Les entreprises chinoises et espagnoles choisies par les autorités RD congolaises se sont finalement mises d’accord sur la formation d’un consortium pour le développement du projet hydroélectrique d’Inga III. Dans la foulée l’Afrique du Sud a un regain d’intérêt pour ce méga projet hydroélectrique qui permettra de produire 11 050 MW.
L’accord marque un nouveau pas vers la mise en œuvre du projet hydroélectrique d’Inga III en République démocratique du Congo (RDC). Les entreprises sélectionnées par les autorités pour la construction du futur grand barrage se sont finalement entendues sur la formation d’un consortium. Il est composé de six entreprises chinoises réunies autour de China Three Gorges Corp, ainsi que de la société AEE Power Holdings, basée à Madrid en Espagne.
Les négociations sur la formation d’un consortium ont été rendues difficiles par le renoncement du groupe espagnol Actividades de Construcción y Servicios (ACS). L’entreprise qui avait été sélectionnée en même temps que les sociétés chinoises et sa compatriote n’a toujours pas donné les raisons de son départ, même si les indiscrétions soulignent des désaccords sur la répartition des parts dans le projet hydroélectrique d’Inga III.
Les zones d’ombre
Selon le nouvel accord, les six entreprises chinoises du consortium ont une participation de 75 %. La société espagnole AEE Power Holdings s’en sort avec 25 % des parts. AEE Power Holdings conservera cette participation dans la future entreprise ad hoc qui sera certainement mise en place avec l’approbation du gouvernement RD congolais pour développer Inga III. Cette future entreprise assurera également la mobilisation financière pour la réalisation de ce projet qui nécessitera un investissement de 14 milliards de dollars ; des coûts de construction plus élevés que le budget de la RDC pour 2020, soit 11 milliards de dollars.
Si Bruno Kapandji, le directeur de l’Agence congolaise pour le développement et la promotion du projet grand Inga (ADPI) note les avancés du projet malgré la crise sanitaire engendrée par la Covid-19, des zones d’ombres persistent, notamment sur son développement. Le président RD congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo souhaite désormais mettre en œuvre le projet en plusieurs phases dont la première aboutira à la construction d’une centrale hydroélectrique de 4 800 MW. Une option soutenue par la Banque africaine de développement (BAD), mais qui avait été rejetée par les entreprises chinoises arguant que la proposition du chef de l’exécutif RD congolais « n’était pas économiquement viable ».
Le retour de l’Afrique du Sud
Quoi qu’il en soit, des avancés sont notables sur le front sud-africain. La nation arc-en-ciel est le principal partenaire du méga projet hydroélectrique d’Inga III. Pretoria veut importer l’électricité de la future centrale pour booster son réseau électrique national. Depuis quelques années le pays s’est montré moins enthousiaste vis-à-vis du projet, ouvrant la porte à l’Angola qui veut acquérir 5 000 MW d’Inga III.
L’Afrique du Sud s’intéresse à nouveau au projet à travers la création d’Inga Unit. Placé sous l’autorité du président sud-africain Matamela Cyril Ramaphosa, le nouveau bureau s’occupera des questions relatives à Inga III. Inga Unit devrait ainsi travaillé avec l’ADPI. Le regain d’intérêt de l’Afrique du Sud et la proposition de l’Angola devrait pousser les parties prenantes à accélérer la mise en œuvre du méga projet hydroélectrique d’Inga III.
Jean Marie Takouleu