Le lac Tanganyika fait encore parler de lui. Après le drame d’avril 2020, où la montée des eaux du lac a causé la mort de 46 personnes, une nouvelle catastrophe frappe les populations d’Uvira, une ville de la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo (RDC).
Avec une superficie de 32 900 km2, le lac Tanganyika est la deuxième étendue d’eau douce d’Afrique après le lac Victoria (68 100 km2). Depuis plus d’un an, cette douceur a laissé place à des vagues monstres qui détruisent tous sur leur passage.
La ville d’Uvira, dans la province du Sud-Kivau en République démocratique du Congo (RDC) a récemment été inondée par les eaux du lac Tanganyika. Si les dégâts n’ont pas encore été chiffrés, les autorités RD congolaises indiquent que de nombreuses familles sont sans abris. Selon nos confrères de La Nouvelle société civile d’Uvira, ce sont 300 m3 d’eau en provenance du lac Tanganyika qui ont inondé la ville d’Uvira. La même situation s’est également produite en avril 2020 avec des inondations qui ont causé de graves dégâts humains et matériels (au moins 46 morts et 15 000 maisons détruites). Le lac Tanganyika se trouve à l’intersection de la RDC, du Burundi, du Rwanda, de la Tanzanie et de la Zambie.
De l’avis des autorités d’Uvira, le dérèglement climatique est la principale cause de la montée des eaux du lac Tanganyika. Le changement climatique aggrave les phénomènes météorologiques, entraînant des tempêtes de magnitude et d’intensité plus grandes. De plus, la forêt plantée autour du lac Tangayika pour retenir les eaux a été détruite par l’Homme. Pour les sinistrés d’Uvira, l’enjeu aujourd’hui est de réduire l’impact de la montée des eaux du lac, tout en préservant sa riche biodiversité. Le lac recèle un nombre important d’espèces de poissons et d’oiseaux aquatiques.
Un système de surveillance du lac Tanganyika
Outre le reboisement et la mise sur pied des systèmes de drainage, un projet de suivi de la montée des eaux du lac Tanganyika est en cours. Lancée en janvier 2021 par Lake Tanganyika Water Management (Latawama) et l’Autorité du Lac Tanganyika (ATL), le projet favorisera le développement d’un système moderne et efficace de surveillance du niveau du lac afin de connaître avec précision les apports et les pertes en eau qui définissent le niveau du lac. Ce projet permettra aussi de développer les niveaux de connaissance des institutions de recherche et des universités des pays riverains.
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En 2019, l’ATL a lancé le Projet régional de gestion des eaux du lac Tanganyika pour améliorer durablement la gestion et le contrôle de la qualité des eaux transfrontalières de ce grand lac. Le projet est financé par l’Union européenne (UE).
Inès Magoum