Le Comité du patrimoine mondial, réuni en ligne du 16 au 19 juillet 2021, a retiré le parc national de la Salonga en République démocratique du Congo (RDC), de la Liste du patrimoine mondial en péril en raison des améliorations apportées à son état de conservation. « Le suivi régulier de la faune sauvage montre que les populations de bonobos demeurent stables au sein de la réserve malgré les pressions passées et que la population d’éléphants de forêt a lentement commencé à se reconstituer » explique l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), la conceptrice de la liste.
La liste du patrimoine mondial en péril est conçue pour informer la communauté internationale des conditions menaçant les caractéristiques mêmes qui ont permis l’inscription d’un site sur la Liste du patrimoine mondial et pour encourager des mesures correctives. Situé au centre du Congo, avec une superficie de 36 000 Km2, le parc national de la Salonga, créé en 1970 a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1984. Quinze ans plus tard, en 1999, l’Unesco le rajoutait à sa Liste du patrimoine mondial en péril. En cause de la guerre civile qui frappait une partie du pays, accentuant le braconnage et l’installation d’habitations dans la région.
Si le retrait de la Salonga de la Liste du patrimoine mondial en péril constitue un satisfecit pour le gouvernement RD congolais, ainsi que pour l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et le Fonds mondial pour la nature (WWF), qui gèrent conjointement le parc depuis 2015, il n’en est pas de même pour certains militants écologistes.
Annulation des concessions pétrolières créées dans les parcs
En réaction au retrait du parc de la Salonga de la Liste du patrimoine mondial en péril, Greenpeace Afrique exhorte les autorités congolaises à ne pas s’arrêter en si bon chemin. « Ce sont de vastes zones riches en biodiversité qui fournissent de l’eau potable, la sécurité alimentaire et des médicaments aux communautés locales et qui rendent des services environnementaux à l’humanité », affirme Irene Wabiwa Betoko, cheffe de projet international pour la forêt du bassin du Congo à Greenpeace. Dans un court-métrage intitulé « Virunga Zéro Fossile’ » mis en ligne le 1er juillet 2021 par l’ONG (organisation non gouvernementale), les populations locales de la Salonga et des Virunga réitèrent leurs inquiétudes quant aux impacts environnementaux des projets pétroliers envisagés par le gouvernement.
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« Il y a un acte juridique qui a été posé par le président de la République qui est un décret présidentiel datant de 2010 qui crée un bloc pétrolier qui est superposé aux parcs des Virunga et de la Salonga. Aujourd’hui nous pensons que la fin de notre lutte consistera à l’annulation pure et simple de ce décret », affirme Michael Batakunda de l’organisation locale Innovation pour le développement et la protection de l’environnement (IDPE).
Boris Ngounou