Au moins 16 rhinocéros blancs du Sud viennent d’être réintroduits dans le parc national de la Garamba situé dans la province du Haut-Uele en République démocratique du Congo (RDC). Cette opération réalisée pour l’instant avec succès a été coordonnée par l’Institut congolais pour la conservation de la Nature (ICCN), African Parks et & Beyond, avec le soutien financier de la compagnie minière Barrick Gold Corporation.
L’avenir du rhinocéros blanc du sud se jouera aussi en République démocratique du Congo (RDC). Le pays d’Afrique centrale vient d’accueillir 16 individus de cette sous-espèce transférés de la réserve privée & Beyond Phinda située dans la province du Kwa-Zulu Natal (KZN), en Afrique du Sud. Les pachydermes ont été acheminés par avion, jusqu’à la piste d’atterrissage de la mine d’or de Kibali, dans le nord-est de la RDC, avant d’être acheminés par camion jusqu’au parc national de la Garamba.
Barrick proudly celebrates the reintroduction of 16 white rhinos to Garamba National Park in the DRC. Thanks to our collaboration with @AfricanParks, @GarambaPark, @IccnRdc, and @andbeyondtravel, the rhinos were safely translocated. Learn more https://t.co/meMFZnJYDp pic.twitter.com/AlSLsYN5kS
— Barrick Gold Corporation (@BarrickGold) June 10, 2023
Cette opération s’est déroulée dans le cadre d’un partenariat entre l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), l’organisation en charge de la conservation du parc national de la Garamba, African Parks et & Beyond, avec le soutien financier de la compagnie minière Barrick Gold Corporation, basée à Toronto au Canada. « Le retour des rhinocéros blancs en RDC témoigne de l’engagement de notre pays en faveur de la conservation de la biodiversité. La Garamba est sur le point de devenir un sanctuaire d’importance mondiale pour les mégaherbivores, et l’introduction du rhinocéros blanc du sud dans le pays est une étape importante pour faire progresser notre contribution à la conservation des rhinocéros en Afrique », se réjouit Milan Ngangay Yves, le directeur général de l’ICCN.
Le destin tragique du rhinocéros blanc du Nord
Le rhinocéros blanc du Sud n’a jamais évolué dans le parc national de la Garamba. Il vient ainsi remplacer son cousin, le rhinocéros blanc du Nord dont le dernier individu a été braconné dans le parc en 2006. Cette sous-espèce est aujourd’hui considérée comme « fonctionnellement éteinte », puisqu’il n’existe plus que deux femelles dans la réserve naturelle kényane d’Ol Pejeta, mais dans l’incapacité de procréer.
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Bien que les rhinocéros blancs du Sud et du Nord soient étroitement apparentés d’un point de vue génétique, ils évoluent dans des habitats très différents. Dans le parc de Garamba, les rhinocéros blancs du sud devront évoluer dans une végétation luxuriante, cernée de forêts tropicales danses. Les 16 individus transférés d’Afrique du Sud intègrent ainsi un biotope dans lequel évolue d’autres grands herbivores, notamment des girafes du Kordofan, dont l’espèce est en danger critique d’extinction, et la plus grande population d’éléphants de RDC.
Vers une nouvelle vague de réintroduction
« Les efforts déployés pour sauver le rhinocéros blanc du Nord ont été insuffisants et tardifs et ne devraient plus jamais se reproduire. Maintenant que la Garamba est un lieu sûr et bénéficie d’une protection adéquate, cette réintroduction est le début d’un processus par lequel le rhinocéros blanc du Sud, l’alternative génétique la plus proche, pourra remplir le rôle du rhinocéros blanc du Nord dans le paysage », explique Peter Fearnhead, le directeur général d’African Parks.
Outre les girafes et les éléphants, le parc national de la Garamba abrite une importante population de chimpanzé, mais aussi d’autres grands herbivores tels que les hippopotames, les buffles, les bubales, etc. Ces animaux cohabitent avec de grands prédateurs tels que des lions et des léopards. Au cours des prochaines années, African Parks prévoit d’introduire d’autres rhinocéros dans ce parc classé depuis 1980 sur la liste du Patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).
Jean Marie Takouleu