Alors qu’elles ne représentent que 3 % de la surface terrestre, les tourbières stockent pourtant 550 milliards de tonnes de CO2 sur la planète. En République démocratique du Congo (RDC) où ces zones humides s’étendent sur 145 500 km2 autour du bassin du Congo, les gouverneurs de de six provinces tentent de capitaliser ces importants puits de carbone face au réchauffement climatique accentué par l’extraction pétrolière, entre autres.
L’heure est grave pour la survie des tourbières. Les activités industrielles notamment l’extraction minière, l’exploitation pétrolière et la construction d’infrastructures menacent de destruction ces zones humides, comme le souligne un rapport de plusieurs chercheurs. Ainsi, la République démocratique du Congo (RDC) va tenter au cours des prochaines années de valoriser les siennes qui sont reconnues comme étant d’importants puits de carbone pour la planète.
Au total, six provinces sont concernées par cette initiative de protection de la nature. Il s’agit de Mai-Ndombe, la Mongala, le Sud-Ubangi, la Tshopo, la Tshuapa et l’Équateur où une mission de Greenpeace a découvert en 2017, la plus importante réserve de tourbières au monde dans la localité de Lokolama. Une concertation a eu lieu récemment entre les autorités locales avec l’appui du Fonds national REDD+ (Fonaredd) et l’Initiative de forêt de l’Afrique centrale (Cafi).
La rencontre de Kinshasa a débouché sur plusieurs résolutions notamment la mise en synergie des financements en vue des investissements compatibles avec la préservation des tourbières et le développement durable. Aussi, les gouverneurs RD congolais promettent d’œuvrer ensemble pour arrimer le modèle d’aménagement de territoire à la gestion durable des tourbières. Ceci implique que les zones humides ciblées ne seront plus « drainées ni asséchés de peur qu’ils ne constituent une bombe en matière des émissions de gaz à effet de serre (GES) », indiquent les gouverneurs RD congolais dans une déclaration commune.
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Ce n’est pas la première fois que l’avenir des tourbières fait débat dans ce pays d’Afrique centrale. En 2022, lors de la visite officielle d’Antony Blinken le secrétaire d’État américain, un groupe de travail mixte RDC–États-Unis d’Amérique a été créé pour se pencher sur les obstacles à la protection de la forêt tropicale et des tourbières du bassin du Congo. Les projets pétroliers et gaziers érigés autour de ces espaces naturels ont été pointés du doigt par les organisations de défense de l’environnement.
Benoit-Ivan Wansi