Ekolo ya Bonobo pourrait fermer. L’unique réserve mondiale de réintégration des bonobos, située au nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), est à l’arrêt depuis le 13 juin 2023. La raison : des violences perpétrées par des assaillants armés non encore identifiés à Basankusu, dans la province de l’Équateur où se trouve la réserve. D’ailleurs, quatre primates ont été abattus.
C’est une mesure conservatoire, et l’on ne sait pour l’heure, combien de temps elle durera. Les responsables de la réserve Ekolo ya Bonobo ont décidé de suspendre leurs activités, afin de voir clair dans les violences auxquelles ils sont confrontés. Depuis quelques semaines, l’unique réserve de réintégration des bonobos au monde, située au nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), est confrontée à la colère de ses riverains.
Selon des sources locales, le 13 juin 2023 les riverains d’Ekolo ya Bonobo ont abattu quatre primates et incendié des maisons sur le site de la réserve, avant de descendre jusqu’au centre commercial et administratif de Basankusu, où ils ont marché sur les grandes artères. C’est grâce aux tirs de dissuasion de la police, que la foule s’est dispersée en début d’après-midi.
Le non-respect des clauses sociales signées avec les riverains du parc
Les populations riveraines reprochent à l’organisation de sauvegarde des singes Bonobo, dénommée Abc Ekolo ya Bonobo, qui est installé dans la région depuis 14 ans, de n’avoir pas respecté les clauses sociales signées avec elles. Entre autres, le paiement des redevances coutumières.
La situation a fait l’objet d’une réunion du comité de sécurité territorial à laquelle ont pris part des responsables d’Abc Ekolo ya Bonobo. « Nous espérons que les enquêtes qui ont lieu actuellement vont nous permettre de comprendre qui sont ces gens et quelles sont leurs revendications, pour que nous puissions nous asseoir et qu’ensemble, dans le cadre du Comité de résolution des conflits qui est un organe propre à la réserve, et puissions résoudre, de manière pacifique, cette situation », espère Fanny Minesi, directrice générale d’Abc Ekolo ya Bonobo, au micro de RFI.
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L’effectif de la population des bonobos est inconnu, car seuls 30 % de l’aire de répartition historique de l’espèce a été étudié. Le bonobo est une espèce particulièrement menacée du fait de sa répartition exclusive en RDC, dans une région ravagée par les guerres, la déforestation, l’exploitation du diamant et la chasse pour sa viande.
Boris Ngounou
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