Vingt-quatre organisations non gouvernementales (ONG) basées en République démocratique du Congo (RDC) ont adressé une lettre au vice-premier ministre et ministre de l’Environnement, pour solliciter son implication dans la lutte contre la diminution des espèces animales et végétales sur toute l’étendue du pays. Selon les scientifiques, les populations d’animaux sauvages ont chuté de 68 % en moyenne entre 1970 et 2016, la cause principale étant la dégradation et la perte de leur habitat naturel.
En République démocratique du Congo (RDC), la préservation de la biodiversité était au centre de la célébration de la journée mondiale de la terre, le 22 avril 2021. Dans une lettre commune, 24 ONG environnementales parmi lesquelles Cenadep, Viamo, les Amis de Bonobos du Congo, Environews et WCS-RDC ont saisi Ève Bazaiba Masudi, vice-premier ministre et ministre de l’Environnement et du Développement durable, afin qu’elle s’implique considérablement dans la lutte contre la réduction de l’habitat naturel des animaux sauvages en RDC. Pour ces ONG, la réduction de l’espace de vie des animaux sauvages est la principale cause de la perte de la biodiversité.
Un avis partagé par le Fonds mondial pour la nature (WWF). Dans son dernier rapport « Planète vivante », rendu public en septembre 2020, l’organisation de protection de la nature situe la perte de l’habitat naturel en tête des causes du déclin des animaux sauvages. En Afrique le phénomène représente pour 46 % des causes de déclin de la biodiversité. La perte de l’habitat des animaux sauvages se traduit notamment par le changement d’usage des sols (déforestation pour les besoins agricoles, artificialisation, etc.). Selon cette analyse scientifique réalisée tous les deux ans, les populations d’animaux sauvages ont chuté de 68 % en moyenne entre 1970 et 2016.
Et si les pays développés respectaient leurs engagements climatiques ?
Dans leur appel pour la préservation de la biodiversité, les ONG ont préconisé la promotion des énergies renouvelables. Les Nations Unies ont indiqué en décembre 2019 que la RDC détenait un potentiel hydroélectrique en même d’éclairer les trois quarts de l’Afrique. S’appuyant sur cette donnée, les 24 organisations demandent au gouvernement RD congolais de capitaliser les énergies renouvelables et de travailler ainsi avec les conservateurs des aires protégées pour le respect strict des lois sur les principes fondamentaux de la protection et conservation de la nature.
Cet idéal, le pays d’Afrique centrale ne saura l’atteindre sans le soutien de la communauté internationale. Prenant part à un sommet virtuel sur le climat initié par le président américain Joe Biden, le chef d’Etat RD congolais Félix Tshisekedi s’est fait le porte-parole de l’Afrique en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine, en invitant les pays développés au respect des engagements pris lors de la 21e Conférence des parties (COP) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
Restaurer son couvert forestier à 63,5 % à l’horizon 2030
« Il est important que ce Sommet accélère la mobilisation de ressources financières additionnelles et conséquentes. Cela exige aussi de simplifier les procédures d’accès aux financements climatiques pour les pays les moins avancés dont la majorité se trouve en Afrique. À cet égard, je voudrais rappeler l’importance de l’engagement des pays développés à mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 et à le rehausser à l’horizon 2025 » a exhorté le président congolais lors de ce sommet virtuel.
Dans le cadre de sa contribution déterminée à l’échelle nationale, la République Démocratique du Congo entend mener des actions qui permettent, non seulement, la protection les forêts, mais aussi leur gestion efficiente, tout en nourrissant l’ambition de restaurer son couvert forestier à 63,5 % à l’horizon 2030, à travers la plantation d’un milliard d’arbres. Des actions chiffrées à un montant global d’environ 21 milliards de dollars.
Boris Ngounou