RDC : maisons, tableaux, paniers…, Plastycor redonne vie aux déchets de Bukavu

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RDC : maisons, tableaux, paniers..., Plastycor redonne vie aux déchets de Bukavu ©ONU

Entre maisons, tableaux, paniers et autres décorations, l’artisanat durable est en plein essor dans la ville de Bukavu en République démocratique du Congo (RDC) grâce au concept de recyclage des déchets plastiques implémenté par la start-up Plastyclor.

Depuis sa création en 1901 par les autorités coloniales belges, la ville de Bukavu en République démocratique du Congo (RDC) connaît une explosion démographique incessante. Avec une population estimée à 1,6 million habitants en 2019, le chef-lieu de la province du Sud-Kivu traîne dans ses artères des tonnes de plastiques à usage unique.

Si la gestion des déchets constitue désormais une priorité pour les autorités de Bukavu, certains n’en peuvent plus d’attendre des mesures concrètes et se lancent dans l’activité de recyclage. C’est le cas de la start-up Plastycor lancée en 2019 par l’entrepreneure congolaise Nicole Menemene. En trois ans seulement, la jeune pousse fait les choux gras de la presse nationale et internationale grâce à l’originalité de ses chefs-d’œuvre à l’instar des maisons, des pots de fleurs, des fauteuils, des étagères, des paniers multi-usages et des murs qu’elle confectionne localement à base du plastique.

Une autre vision de la valorisation des déchets

La start-up collabore avec de jeunes bénévoles notamment pour le ramassage des bouteilles, des sachets et des bidons en plastique à travers la ville. En 2020, environ 18 000 bouteilles plastiques ont ainsi été mises en valeur par Plastycor dans la construction d’une maison dans le village de Katana situé à environ 43 km de Bukavu.

« L’idée de créer Plastycor m’est venue parce que dans d’autres pays voisins j’étais révoltée de voir les gens garder leurs déchets dans leurs sacs ou bien dans les poubelles, tandis qu’à Bukavu en RDC, ils les jetaient sur la route. Cela m’énervait puisque ces déchets bouchent les caniveaux et envahissent le lac Kivu », explique Nicole Menemene.

La pollution du lac Kivu

D’une superficie de 2 700 km2, le lac Kivu est la principale source d’approvisionnement en eau potable pour la ville de Goma au Nord-Kivu et une partie du Rwanda frontalier. Il fait pourtant office de décharge pour les emballages en plastique et les ordures ménagères qui y affluent.

Lire aussi-RDC : à Kinshasa, le turc Albaryk assurera la gestion des déchets dès 2022

Dans ce contexte, des initiatives se multiplient dans ce pays d’Afrique centrale. La société congolaise Innovert s’est lancée en 2020 dans la valorisation des plastiques en pavés afin de réduire la pollution du lac Kivu. L’initiative a déjà permis la création d’emplois pour les jeunes de la région.

Benoit-Ivan Wansi

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