La centrale hydroélectrique de Zongo 2, d’une capacité installée de 150 MW, vient d’être inauguré par le président Joseph Kabila. L’ouvrage a été réalisée par l’entreprise chinoise Shinohydro. Annoncé pour 3 ans, le chantier a duré six années.
C’est le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabilla qui s’est déplacé en personne pour l’inauguration de la nouvelle centrale hydroélectrique de Zongo 2. Situé à 130 km de Kinshasa la capitale, ce barrage a été construit sur la rivière Insiki, qui se jette 4 km plus loins dans le fleuve Congo, au cœur de la province du Kongo Central (anciennement Bas-Congo). Doté d’une capacité de production installée de 150 MW (soit une production annuelle de 850 GWh), le barrage fonctionnera avec trois turbines d’une puissance égale. L’énergie produite sera destinée, à terme, à la ville de Kinshasa et à la province du Kongo-Central où les populations et les entreprises souffrent des problèmes de délestage.
Le barrage a été entièrement financé par Exim Bank of China (banque publique chinoise spécialisée dans le commerce extérieur, NDLR), pour un montant total de 360 millions de dollars. Il s’agit d’un prêt avec un taux d’intérêt de 2 % consenti par le gouvernement RD congolais dont le remboursement se fera sur une période de 20 ans. Le barrage lui-même devrait rapporter chaque année 47 millions de dollars.
Un chantier réalisé par Sinohydro
La construction du barrage a été confiée par Sinohydro. C’est d’ailleurs l’usage : la quasi-totalité des projets hydroélectriques financés par la Exim Bank of China en Afrique sont confiés à l’entreprise chinoise Sinohydro. Elle dispose d’une grande expérience sur le continent africain, avec des chantiers en cours au Zimbabwe, au Cameroun, ou encore en Côte d’Ivoire. L’entreprise emploie plus de 130 000 personnes dans le monde. Elle a mis six ans à construire le barrage de Zongo 2, qui était initialement prévu pour durer trois ans.
Afin d’assurer la desserte de la ville de Kinshasa par l’énergie produite sur place, la Société nationale d’électricité (SNEL) aura besoin de lignes de haute tension. Justement, le ministre de l’Énergie de la RDC, Ingele Ifoto a confirmé que la construction d’une ligne de haute tension est actuellement en cours à Kinshasa-Kinsuka. Cet autre chantier est également financé par Exim Bank of China (le montant n’a pas été précisé).
Le barrage Zongo 2 vient remplacer Zongo 1 construit il y a 60 ans de cela et dont l’activité est réduite à 6 % à cause de sa vétusté. Les experts attribuent cet état de choses au manque d’entretien de cette installation coloniale. Le mauvais entretien des barrages en RD Congo et la faiblesse des investissements explique le très faible taux d’électrification du pays, qui se situe aux alentours de 10 % de la population.
Mais le nouveau barrage devrait permettre de rehausser un peu la capacité installée de la RDC qui est de 3 000 MW (selon les chiffres officiels) ; un chiffre pourtant largement inférieur aux besoins énergétiques du pays estimé à 100 000 MW.
Jean Marie Takouleu