Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), entre 2000 et 2010, l’Afrique a perdu chaque année 3,4 millions d’hectares de forêts, à cause de la culture du cacao. Dans ce contexte, la Wildlife Conservation Society (WCS) soutient la production du cacao durable en République démocratique du Congo (RDC) notamment autour de la réserve de faune à Okapis (RFO).
« La production de cacao peut augmenter les revenus des familles, mais elle peut également entraîner une déforestation généralisée. Cela signifie que deux objectifs importants, assurer la stabilité et les revenus des communautés locales, et conserver l’extraordinaire biodiversité du bassin du Congo peuvent être en contradiction l’un avec l’autre », explique Virginia Zaunbrecher, la directrice associée de l’Institut du bassin du Congo.
L’initiative qui sera mise en œuvre en partenariat avec les autorités de la province de l’Ituri et l’Institut du bassin du Congo vise la protection d’importantes étendues de forêts autour de la RFO, le développement de l’agroforesterie et la sécurisation des moyens de subsistance des communautés et des agriculteurs locaux. À en croire Papy Shamavu, le directeur technique de la WCS en RDC, les exportations de cacao représentent trois quarts du marché local, ce qui fragilise la santé des écosystèmes en l’absence d’une production écoresponsable.
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C’est la raison pour laquelle l’Initiative française pour un cacao durable en Afrique a vu le jour en 2021. La plateforme réunit l’État, des entreprises, des négociants, des enseignes de distribution, des organisations de la société civile, des instituts de recherche travaillant sur la filière cacao et chocolat en France. L’initiative qui a pour but l’amélioration des revenus des cacaoculteurs contribue également à la lutte contre la déforestation importée pour mettre fin en 2030 à l’importation de produits forestiers ou agricoles non durables contribuant à cette pratique.
Benoit-Ivan Wansi