« Comment les forêts tropicales contribuent-elles à atténuer les effets du changement climatique » ? Pour répondre à la question, la communauté scientifique internationale a décidé d’étudier les échanges de gaz à effet de serre entre la forêt et l’atmosphère dans le bassin du Congo, situé en Afrique centrale. « Nous savons que la préservation des forêts en Afrique centrale est cruciale pour lutter contre le changement climatique, mais jusqu’à présent, leur contribution et leur potentiel en tant que puits de carbone étaient sans doute sous-étudiés », affirme Pascal Boeckx, professeur à l’Université de Gand en Belgique.
Les nouvelles études sont menées dans une tour « à flux de carbone », située à Yangambi, dans la province de la Tshopo en République démocratique du Congo (RDC). Le centre de recherche, inauguré récemment est un projet entrepris par différentes institutions internationales, notamment l’Université de Gand en Belgique, le Centre de recherche forestière internationale (Cifor), la Société R&SD et l’École régionale post-universitaire d’aménagement et de gestion intégrés des forêts tropicales (ERAIFT), en partenariat avec l’Institut national d’études et de recherches agronomiques (Inera). Selon le Cifor, la tour « à flux de carbone » est la première étape d’un important projet de valorisation de la forêt tropicale du bassin du Congo, la deuxième plus grande au monde après l’Amazonie en Amérique latine. Le centre est actuellement géré par des techniciens congolais travaillant avec l’Irena.
Une initiative soutenue par l’UE et la Belgique
La tour « à flux de carbone » de 55 m de hauteur (15 m au-dessus du couvert forestier) vient appuyer la station de recherche de Yangambi qui réalise des études sur la climatologie. La tour comblera un énorme déficit de données sur l’importance des forêts humides africaines dans la capture des émissions mondiales de carbone, les changements dans les régimes pluviométriques locaux et régionaux, et l’effet de la dégradation des forêts et de la déforestation sur le réchauffement climatique. À en croire le Cifor, toutes les données produites seront ouvertes et gratuites pour la communauté scientifique internationale.
L’initiative fait partie d’un projet financé par l’Union européenne (UE) et la Belgique pour faire de Yangambi un pôle scientifique au bénéfice des populations et de la biodiversité de la RDC. « Cette tour placera la RDC à l’avant-garde de la recherche scientifique dans la lutte mondiale contre le changement climatique et, en particulier, ses conséquences en zone tropicale », affirme Jean-Marc Châtaignes, l’ambassadeur de l’UE en RDC.
Inès Magoum