Dans le contexte du réchauffement climatique, la valorisation des ressources en eau non conventionnelles s’impose de plus en plus dans les pays africains touchés par le stress hydrique. En Afrique du Nord, les gouvernements misent désormais sur les eaux usées traitées pour limiter le prélèvement des ressources naturelles et préserver les volumes d’eau potable, notamment au Maroc, en Algérie et en Égypte. SUEZ met au service de ces pays son expérience internationale en termes de réutilisation des eaux usées traitées, communément appelé le Reuse.
[ARTICLE PARTENAIRE] « Valoriser l’eau ». C’est le thème retenu pour la célébration le 22 mars 2021, de la journée mondiale de l’eau. En Afrique, ce slogan trouve tout son sens dans la mesure où la gestion de l’eau est devenue un enjeu majeur eu égard au changement climatique. Plusieurs pays sont aujourd’hui confrontés au stress hydrique, qui touche désormais plusieurs régions, notamment l’Afrique du Nord et le Proche Orient. Ce phénomène est lié à la sécheresse, elle-même causée par le réchauffement climatique.
Selon les Nations Unies, environ 3 milliards de personnes devraient être confrontées au stress hydrique d’ici 2025. Pour faire face à ce phénomène, les spécialistes de l’eau comme SUEZ préconisent la valorisation des eaux usées traitées, pas encore assez exploitée en Afrique, pour les activités consommatrices d’eau comme l’agriculture ou pour la réalimentation des nappes, ce qui assure dans les deux cas une nouvelle barrière filtrante naturelle. Autres utilisations possibles : l’arrosage des espaces verts ou les usages industriels.
Cette solution présente l’avantage majeur d’assurer une ressource alternative permettant de limiter les déficits en eau, de mieux préserver les ressources naturelles et de pallier les pénuries d’eau potable engendrées par le changement climatique. Le Reuse participe d’une démarche complète d’économie circulaire appliquée au cycle de l’eau, nettement moins chère et moins énergivore que le dessalement.
Pour ces installations d’épuration des eaux usées, SUEZ maîtrise différentes technologies avancées de traitement tertiaire (ultrafiltration, ultraviolets, osmose inverse…) pour obtenir une qualité d’eau recyclée parfaitement adaptée à chaque usage. Que ce soit pour alimenter des installations industrielles comme les tours de refroidissement de raffineries et les chaudières, ou encore, avec des traitements plus poussés, pour fournir de l’eau parfaitement désinfectée à l’irrigation des champs agricoles. Autre exemple, nécessitant un traitement tertiaire avancé : la réinjection dans les nappes phréatiques. En Californie, l’usine de recyclage des eaux usées de West Basin, construite et exploitée par SUEZ depuis 27 ans dans la commune de El Segundo, à Los Angeles, produit ainsi chaque jour 45 000 m3 d’eau traitée qui sont injectés dans 100 puits le long de la côte pour réalimenter l’aquifère et protéger les eaux souterraines côtières de toute intrusion d’eau salée provenant de l’océan Pacifique.
La vitrine : la station d’épuration d’As Samra
Plus proche de l’Afrique, la Jordanie pointe au 4e rang des pays les plus arides au monde, avec 92 % de son territoire occupé par des déserts. Or, SUEZ a construit et exploite depuis 2008 la station d’épuration d’As Samra, dotée d’une capacité de 365 000 m3 par jour, qui prend en charge 70 % des eaux usées de la ville d’Amman. Après traitement, ces dernières sont utilisées pour l’irrigation de 4 000 fermes agricoles, évitant ainsi de puiser dans les faibles ressources d’eau douce disponible dans ce pays du Proche-Orient. Un cas d’école et un exemple appelé à faire des émules. En Afrique du Nord, où le Reuse se développe progressivement, SUEZ a mis en œuvre ce procédé dans trois pays : l’Algérie, le Maroc et l’Égypte.
En Algérie, une première expérience permet à la Société des Eaux et de l’Assainissement d’Alger (SEAAL) de fournir à la société COSIDER 500 m3/j d’eaux usées traitées par ultraviolets, provenant de la station d’épuration de Baraki (d’une capacité de 170 000 m3/jour), dans la Wilaya d’Alger, qui sont transportées par camions citerne et servent au bon fonctionnement du tunnelier utilisé dans le cadre des travaux de la construction du métro d’Alger (tronçon El Harrach-Aéroport).
Au Maroc, SUEZ met en œuvre le Reuse à partir de la station d’épuration de Médiouna, située dans la région de Casablanca-Settat et mise en service en 2017.
La réutilisation des eaux usées traitées dans Oued Hassar
La station de traitement des eaux usées de Médiouna affiche une capacité de 2 500 m³/jour. L’usine, exploitée par Lydec, la filiale du groupe SUEZ, s’intègre dans le plan directeur antipollution de la Wilaya du Grand Casablanca qui vise à améliorer le cadre de vie des populations. La station combine un traitement par boues activées et une technologie membranaire. Un tel traitement permet la réutilisation des effluents en toute sécurité dans le cadre de l’espace expérimental d’agriculture urbaine qui s’étend sur 1 600 m² et regroupe plus de 80 espèces végétales irriguées par les eaux usées recyclées de la station d’épuration (STEP) de Médiouna.
Il s’agit d’un lieu de sensibilisation, ouvert à l’ensemble des parties prenantes de Lydec (élèves et étudiants, riverains, associations, agriculteurs, élus, etc.). Ce lieu démontre que la réutilisation des eaux usées épurées à des fins d’irrigation agricole est possible dans le cadre d’une agriculture urbaine et biologique. La station d’épuration a d’ailleurs été distinguée par le Prix Hassan II pour l’environnement en 2018.
Démocratiser le recyclage des eaux usées
En Afrique, l’Égypte fait partie des pionniers de la réutilisation des eaux usées traitées, avec de nombreuses usines en service ou en construction. Le pays des pharaons doit cette particularité à la volonté des dirigeants de préserver les ressources d’eau douce, mais aussi à la contribution des compagnies comme SUEZ, qui dotent le pays d’installations de traitement des eaux usées. Le groupe français a ainsi équipé l’Égypte de plusieurs stations d’épuration à l’instar de celle de Gabal El Asfar, sur la rive Est du Nil. Dans les STEP de Gabal l’eau traitée est rejetée dans un drain qui rejoint un canal d’irrigation situé un peu plus au Nord. Une partie de l’eau y est utilisée pour irriguer un parc de 400 acres, composé d’arbres fruitiers.
Mais l’Afrique du Nord n’est pas la seule région concernée par le Reuse. Avec le stress hydrique dont sont aussi victimes les pays d’Afrique Subsaharienne et du Proche Orient, la piste de la réutilisation des eaux usées traitées devrait là aussi se répandre et être envisagée pour limiter les déficits d’eau potable et protéger les ressources avec le développement de l’agriculture irriguée, l’arrosage ainsi que le nettoyage urbain et industriel, ou encore la réalimentation des nappes phréatiques Le Reuse est la clé de l’économie circulaire dans le cycle de l’eau.
Article rédigé en partenariat avec Suez
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