Le programme d’action qui vise à fournir de l’énergie renouvelable à 50 000 réfugiés au Rwanda devra couvrir des besoins énergétiques multiples : du biogaz pour une cuisson plus propre, des briquettes ou des cuisinières plus économes, des énergies renouvelables pour le chauffage et la génération du froid, pour recharger les téléphones, pour alimenter en électricité les équipements et les locaux des entreprises, pour éclairer les maisons, les rues et les espaces publiques, pour laver du linge, du solaire thermique pour l’eau…
Le camp de réfugiés de Kigeme consomme 10 092 m3 de bois de chauffage par an, Nyabiheke en utilise 5 522 m3, tandis que le camp de Gihembe en consomme 6.396 m3. Ce qui représente une menace pour les forêts et pour la santé des réfugiés.
Le projet sera mis en œuvre par le HCR et l’ONG-Practical Action, en partenariat avec le ministère de la Gestion des catastrophes et des Affaires des réfugiés, et ciblera les foyers, les dispensaires, les entreprises et des écoles, ainsi que l’aide au développement de l’esprit d’entreprise.
Jeanne d’Arc Debonheur, ministre chargé des Catastrophes et des Réfugiés, a récemment pris la parole lors d’une table ronde au Centre des Congrès de Kigali. « La consommation de bois de chauffage a exercé une forte pression sur de nombreux hectares de forêts, ce qui a déclenché plusieurs conséquences catastrophiques. Ce projet est l’un des moyens de trouver des solutions aux problèmes environnementaux. Nous pensons qu’en trouvant des solutions énergétiques durables, nous serons en mesure d’équiper les réfugiés et les communautés d’accueil de moyens d’existence durables », a-t-elle dit.
Robert Nyamvumvumba, directeur de la Division de l’énergie au ministère de l’Infrastructure (Mininfra), a noté dans son discours que le pays voulait améliorer les technologies de cuisson en réduisant la combustion du charbon de bois qui est également cause de pollution de l’air.
« Nous avons revu la politique pour atteindre cet objectif d’ici 2024. Nous travaillons désormais avec 24 compagnies énergétiques dont Inyenyeri (une société rwandaise de prestations sociales qui est également énergéticien, NDLR) et BBOX. Elles sont opérationnelles et en collaboration avec elles, nous veillerons à ce que tous les Rwandais utilisent des technologies de cuisine verte », a-t-il expliqué.
La Banque africaine de développement (BAD) précise que seul 590 millions de personnes en Afrique (moins de 50 %) ont accès à l’énergie, ajoutant que le secteur de l’énergie compte sur le soutiens des banques pour développer les réseaux, la distribution, la production et l’appui technique dans le cadre du programme « Transformer le désert en énergie Dakar 2018 », doté d’un budget de 12 milliards de dollars sur la période 2016 à 2022.
Audrey CHOMGUI