Après quelques années d’essais, le Rwanda fonce dans l’exploitation des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour accélérer le développement urbain durable. Lors du Sommet sur l’investissement dans les villes intelligentes en Afrique (ASCIS) qui s’est tenu du 6 au 8 septembre 2023 à Kigali, les autorités rwandaises ont lancé le projet « Smart City Hub ».
Au total, 100 municipalités à déterminer bénéficieront d’innovations facilitées par le numérique et l’intelligence artificielle (IA) afin d’améliorer considérablement le quotidien de leurs populations, notamment l’accès aux services de base. Il s’agit par exemple de la télégestion de la circulation routière, l’e-learning, la télémédecine ou encore la gestion électronique des déchets et le paiement des courses par carte magnétique. À noter que de telles solutions existent déjà dans la capitale, mais sont encore limitées.
« Nous devons assurer la création de villes intelligentes en Afrique pour parvenir à une urbanisation durable. Les progrès que nous recherchons dépendent de notre engagement collectif en faveur de l’innovation et de la collaboration. La technologie numérique modifie les modes traditionnels de vie, de travail, de voyage, de loisirs ainsi que les relations entre les gens », explique Pudence Rubingisa, le maire de Kigali. Mais le « Smart City Hub » s’attaquera avant tout à la problématique du fossé numérique entre les quartiers.
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En effet, sa mise en œuvre bien que financée par l’État intervient dans un contexte où seulement 31 % de la population adulte rwandaise a accès à internet selon l’agence Politique et stratégie nationales en matière de large bande (MINICT). Et ce, malgré la présence d’une dizaine d’opérateurs de télécommunications à travers le Rwanda. Pour y remédier, les autorités rwandaises ont lancé dès 2011 une opération visant à relier le Rwanda au reste du monde via câble sous-marin. Il devrait remplacer les liaisons par satellite « coûteuses et plus lentes », selon les Nations unies.
Benoit-Ivan Wansi