Le Rwanda connaît une croissance rapide, aussi bien sur le plan économique que démographique. Une bonne partie de sa population est massée dans les grandes villes comme Kigali ou Butare. Sa population urbaine affiche une croissance de 4,5 % par an. Une situation qui pousse les autorités à réagir en adoptant des mesures de désengorgement. Le gouvernement rwandais est en train de mettre en place un programme de développement de « villes secondaires écologiques ».
À l’international, le projet séduit. Il reçoit désormais le soutien de l’Institut mondial pour une croissance verte (GGGI). Cette organisation va aider plus spécifiquement à l’élaboration d’une feuille de route. Déjà six villes secondaires sont identifiées pour ce projet de développement durable. Il s’agit de Huye (dans le sud), Muhanga (dans le centre-sud), Nyagatare (dans le nord-est), Rubavu (dans le nord-ouest), Musanze (au sud) et Rusizi (au sud-ouest).
Quelques réalisations à venir
« L’initiative vise à élaborer un plan d’investissement vert pour six villes, et un certain nombre de projets ont été présélectionnés », explique Daniel Okechukwu Ogbonnaya, coordinateur principal du programme Rwanda à GGGI. Pour créer des emplois pour les populations qui vont s’installer dans les villes secondaires, le gouvernement rwandais va miser sur plusieurs secteurs, dont l’écotourisme notamment. À Rubavu dans le nord-ouest du pays, un projet écotouristique est en cours de gestation. Il vise à préserver l’environnement tout en améliorant le bien-être des populations locales par la création d’emplois dans le tourisme.
Dans les différentes villes vertes, le gouvernement projette de mettre en place des systèmes de transport résilients. Dans la capitale Kigali, l’entreprise américaine Ampersand est en train de tester des motos électriques pour le transport des habitants. La réussite de ce projet pourrait permettre une extension dans les villes écologiques. Le gouvernement s’appuiera également sur des entreprises privées pour le développement des industries vertes.
Énergie et logement dans les villes écologiques
Qui dit croissance de la population dit hausse de la consommation d’énergie. Il est donc nécessaire d’agir sur ce plan également. « Avec le taux élevé de croissance de la consommation d’énergie, la nouvelle approche pour les villes secondaires vertes est de mettre en œuvre et de faire respecter les normes d’efficacité énergétique pour les usages industriels et résidentiels », explique Parfait Karekezi, responsable du développement des villes vertes et intelligentes à l’Office du logement du Rwanda.
Sur le plan du logement, le gouvernement va s’inspirer des fameux « Imidugudu », les habitats traditionnels rwandais. Il s’agit d’agglomérations groupées. Ces logements seront reliés à des installations d’eau et d’assainissement « adéquates ». Selon Parfait Karekezi, il sera impératif que ces maisons soient conformes aux « normes de logement des villes écologiques avec une conception appropriée pour certaines parties comme les fenêtres afin de permettre des économies d’énergie ».
Pour réussir ce programme dont l’application est en cours, le gouvernement compte sur l’appui des acteurs privés et surtout des investisseurs étrangers. Les partenariats publics privés (PPP) seront privilégiés.
Jean Marie Takouleu