Le Rwanda et le Burundi ont déjà commencé la mobilisation des fonds pour le barrage polyvalent d’Akanyaru. La construction de l’ensemble des installations relatives à ce projet nécessitera un investissement de 190 millions de dollars.
Le projet de construction du barrage polyvalent d’Akanyaru nécessitera un investissement de 190 millions de dollars. C’est ce qu’on fait savoir les autorités burundaises et rwandaises à l’occasion de la célébration de la 18e journée du Nil, le 22 février 2021. La rivière Akanyaru sur laquelle sera mis en œuvre le projet est le principal affluent de la rivière Nyabarongo. L’Akanyaru prend sa source dans les hauts plateaux occidentaux du Rwanda et du Burundi, coule vers l’est puis le nord, le long de la frontière entre ces pays avant de rejoindre la rivière Nyabarongo.
Cette dernière est considérée comme l’une des sources du Nil. En tant que telle, la rivière Nyabarongo fait partie du bassin de ce grand fleuve qui traverse plusieurs pays du continent, de l’est vers le nord. Le Burundi et le Rwanda sont ainsi membres de l’Initiative du bassin du Nil (IBN). Ce partenariat entre les 10 États riverains du Nil a pour mission de « développer le fleuve de manière coopérative, de partager des avantages socioéconomiques substantiels et de promouvoir la paix et la sécurité régionales ». C’est donc à juste titre que l’IBN appuie la construction du barrage d’Akanyaru.
Une retenue pour l’irrigation et l’agriculture
La mobilisation des fonds pour la mise en œuvre du projet de construction du barrage polyvalent d’Akanyaru est soutenue par la Banque africaine de développement (BAD) et le Mécanisme de préparation des projets d’infrastructure du Nepad-IPPF (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique). Les autorités rwandaises et burundaises veulent construire doter de barrage d’une capacité à stocker 333 millions de m3 d’eau.
La retenue est destinée à l’approvisionnement en eau potable de 614 200 personnes au Burundi et au Rwanda, et à fournir de l’eau pour l’irrigation de 12 474 hectares de terres agricoles dans ces deux pays. Après les premières études, réalisées en 2012 avec des financements suédois et norvégiens, les autorités burundaises et rwandaises estiment que le barrage bénéficiera à 24 948 agriculteurs.
De l’électricité pour 141 111 foyers
Le barrage qui affichera une hauteur de 52 m assurera aussi la production d’électricité, grâce à une centrale hydroélectrique de 14,5 MW. La production sera partagée entre les deux pays. L’objectif à terme est d’électrifier 141 111 foyers, soit 846 000 personnes. Le Rwanda et le Burundi ont déjà mandaté le Nile Equatorial Lakes Subsidiary Action Program (Nelsap-CU) pour réaliser la conception détaillée, la préparation des documents d’appel d’offres, l’évaluation des impacts environnementaux et sociaux (ESIA), ainsi qu’un plan d’action de réinstallation (PAR). Le Nelsap-CU devrait livrer ses conclusions au cours du mois de mars 2021.
Jean Marie Takouleu