Nadine Ndahiro, Arsene Gatera, Irankunda Shema Thierry Henry et Kevin Shema sont les fondateurs de la start-up Umuti Paper, spécialisée dans la fabrication des sacs d’emballage papier à partir de troncs de bananiers. Depuis quelques semaines, ils participent à une formation sur l’entrepreneuriat vert afin de mettre en œuvre leur projet. La start-up fournira une solution qui aura un impact positif sur l’avenir de l’énergie et des paysages durables ou des villes durables.
La jeune équipe fait partie des 15 entrepreneurs sélectionnés au terme de l’appel à candidatures lancé en avril 2020 pour le « Greenpreneurs 2020 », un concours mondial d’entrepreneuriat vert de 12 semaines, ouvert aux jeunes de 17 à 35 ans. « Greenpreneurs » prend en compte les projets dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’eau et de l’assainissement, les paysages durables (foresterie et agriculture) ou encore la ville durable. Ce concours est l’initiative des organisations Student Energy, Youth Climate Lab et Global Green Growth Institute (GGGI), une organisation internationale et intergouvernementale qui se consacre au soutien et à la promotion d’une croissance économique forte, inclusive et durable dans les pays en développement.
La formation des porteurs de projet de développement durable s’achèvera en septembre 2020
Umuti Paper, une idée originale
« Nous avons réalisé que les activités humaines sont la principale cause des changements climatiques. Plus de 400 millions de tonnes de papiers que nous utilisons pour écrire sont produites chaque année, et 93 % d’entre elles proviennent du bois. Si l’on continue à ce rythme, il faudra moins d’un siècle pour raser l’ensemble des forêts tropicales qui représentent un tiers de la production mondiale d’oxygène et servent d’habitat à la plupart de nos espèces sauvages », indique Umuti Paper.
Comme alternative, la start-up propose des sacs d’emballage papier respectueux de l’environnement. Umuti Paper utilise des fibres de troncs de bananiers pour produire des emballages. Le processus de transformation génère des coûts nettement inférieurs à ceux des sacs d’emballage comparables.
Autre avantage, le projet de développement durable d’Umuti Paper permettra de résoudre le problème de l’élimination des troncs de bananiers, souvent « considérés comme des déchets problématiques sans autre utilisation économique viable », souligne Umuti Paper.
Les projets de recyclage de déchets et d’énergie solaire
En Ouganda, deux équipes ont aussi été retenues par le GGGI dans le cadre de son appel à projets. C’est le cas de Daniel Obua Ocari et de Gabriel Angura qui porte le projet « Zonku Technology ». L’initiative développée par ces jeunes entrepreneurs est une plateforme web, mobile et SMS, qui met en relation les abonnés (ménages) et les collecteurs de déchets plastiques appelés « Zonku Riders ». Les déchets plastiques collectés sont ensuite acheminés vers l’usine de recyclage de Zonku, où ils sont transformés en granulés. Le produit fini est vendu à des entreprises locales.
La seconde équipe ougandaise est formée de Philip Kyeswa, de Damalie Namatovu, de Ronnie Ssejjuko et de Gordon Wavamuno. Ils ont fondé la start-up Peec Energy. L’entreprise propose une nouvelle approche pour fournir l’énergie solaire à un prix abordable dans le pays. Le projet s’appuie sur un modèle éprouvé de surveillance et de mesure à distance des mini-réseaux solaires et de systèmes solaires domestiques payants (SHS). « Nous proposons des compteurs PAYG (Pay-as-you-go) aux développeurs de mini-réseaux locaux pour leur permettre de vendre de l’énergie dans des lieux hors réseau, de surveiller à distance leurs actifs de service public et de collecter les paiements de factures via un logiciel central », précise Peec Energy.
La mobilité verte
En Éthiopie, le GGGI a également été séduit par l’initiative d’Abel Hailegiorgis, de Raffi Dermen, d’Haimanot Eshetu et de Yosef Assefa. Ces entrepreneurs ont fondé la start-up Bamboo Labs, spécialisée dans la fabrication des fauteuils roulants et des vélos en bambou durable.
Inès Magoum