Kigali Water Limited (KWL), filiale de l’entreprise Metito, spécialisée dans le traitement de l’eau, a conclu un partenariat public-privé pour fournir de l’eau à 500 000 personnes dans la ville de Kigali, la capitale rwandaise. Un modèle très rare dans le secteur de l’eau potable et de l’assainissement en Afrique.
Kigali innove encore. Cette fois-ci dans le service public de l’eau potable en Afrique. La capitale du Rwanda s’apprête ainsi à confier la desserte en eau potable de plus de la moitié de sa population à Kigali Water Limited (KWL). Cette filiale de la société Metito, installée à Dubaï aux Émirats arabes unis, construit une usine d’eau potable d’une capacité de 40 000 m3 par jour. Soit le tiers du volume total d’eau potable produite pour la ville de Kigali. Le projet va bon train et son promoteur compte livrer le chantier en 2020.
Fruit d’un partenariat public privé (PPP), ce projet a déjà décroché de nombreuses distinctions depuis son lancement. Et, pour la plupart d’entre elles, c’est le montage financier du projet qui est à l’origine de la récompense. Il en va-t-ainsi du Water Deal of the Year Award 2018, un prix décerné lors de la journée mondiale de l’eau à Paris par IJGlobal, un magazine spécialisé dans la finance et les infrastructures.
Le financement du projet d’eau potable à Kigali
Sur le secteur de l’économie verte, les PPP semblaient essentiellement confinés aux projets énergétiques en Afrique. Notamment en Afrique du Sud avec le Programme d’approvisionnement en énergie renouvelable auprès de producteurs indépendants (REIPPP), au Kenya ou encore en Égypte. Mais très peu de projets adoptent ce modèle dans le secteur de l’eau et de l’assainissement. Ce qui justifie – au moins en partie – l’intérêt porté par les observateurs au projet de KWL, dont le coût total s’élève à 60,8 millions de dollars.
KWL produira de l’eau potable à des eaux de surface, avec le soutien de plusieurs partenaires au développement. Il s’agit d’Emerging Africa Infrastructure Fund (EAIF), un fonds appartenant à Private Infrastructure Development Group (PIDG) qui investit dans de nombreux projets en Afrique. Le fonds a injecté ici 21,6 millions de dollars sous forme de prêt.
La Banque africaine de développement (BAD) a également accordé un prêt de 19 millions de dollars pour la réalisation du projet. Cette dette s’étale sur une période de 18 ans. De plus, le projet bénéficie d’une subvention de 6,25 millions de dollars issue du mécanisme d’assistance technique du PIDG. Près de 14 millions de dollars restants ont été déboursés par la société Metito.
Jean Marie Takouleu