Le Programme d’approvisionnement durable en eau et d’assainissement du Rwanda va recevoir du financement de la Banque africaine de développement (BAD). Elle a décidé d’injecter pas moins de 115 millions d’euros, pour 1,5 million de personnes bénéficiaires. Un programme de grands travaux est annoncé.
Au Rwanda, le taux d’accès à l’eau potable et à l’assainissement dépasse les 80 % depuis 2014. Mais il existe des zones péri-urbaines et rurales qui montrent des disparités. Dans certains cas, les autorités concèdent un taux de raccordement de 45 %. Elles comptent donc s’appuyer sur le Programme d’approvisionnement durable en eau et d’assainissement du Rwanda pour homogénéiser l’accès à ces services de base. Il s’agit actuellement du plus grand programme d’investissement du pays selon la Banque africaine de développement (BAD). Elle a d’ailleurs annoncé qu’elle allait financer ce projet, à hauteur de 115 millions d’euros.
« L’appui de la Banque à ce programme va encore plus loin dans l’approfondissement et la consolidation de l’impact de ses investissements sur le renforcement de la résilience aux changements climatiques et la croissance inclusive », a affirmé Wambui Gichuri, le directeur du développement de l’eau et de l’assainissement à la BAD.
Le financement de cette nouvelle étape du Programme d’approvisionnement durable en eau et d’assainissement du Rwanda va permettre de fournir l’eau potable à 1,5 million d’habitants, dont 700 000 vivent dans les villages ou dans des zones péri-urbaines. Dans la ville de Kigali par exemple, le gouvernement prévoit de construire un système d’approvisionnement en eau potable qui devrait aussi bénéficier aux populations vivant en périphérique. Il comprend 142 km de nouvelles canalisations principales de distribution, 195 km de nouvelles extensions de réseau et 175 km de distribution. Le gouvernement rwandais prévoit également de construire 33 réservoirs d’eau d’une capacité totale de 48 150 m3 à 11 endroits différents dans la capitale. Ils seront alimentés par les stations de pompage de Gasanze, Kanyinya et Bweramvura.
En ce qui concerne l’assainissement, il est prévu de construire un réseau d’égouts centralisé comprenant un réseau de 86,5 km et des conduites principales d’égouts sur 3,1 km. Une station d’épuration, qui occupera une superficie de 10 hectares, devrait également voir le jour à Gitikinyoni. Ce projet va impacter en tout six villes, avec des extensions dans les villages et les zones péri-urbaines situées à proximité. La BAD a déjà mis au pot 121 millions de dollars. C’était en novembre 2017.
Si la banque panafricaine a décidé de financer de nouveau le Programme d’approvisionnement durable en eau et d’assainissement du Rwanda, c’est que « le gouvernement fait preuve d’un engagement constant en faveur des réformes sectorielles et de la transformation économique dans le cadre de sa Stratégie nationale de transformation récemment approuvée, qui vise à faire du Rwanda un pays à revenu intermédiaire d’ici 2035 ». Comme la BAD, d’autres partenaires au développement ont investi dans ce programme. C’est le cas du Fonds pour le développement de l’Afrique (AGTF), de la Banque européenne d’investissement (BEI) et du Fonds OPEP pour le développement international (OFID).
Jean Marie Takouleu