Il faudra investir 400 millions de dollars par an jusqu’en 2050 pour atteindre l’accès universel à l’eau potable au Rwanda. C’est ce que révèle une étude récente de la Société d’eau et d’assainissement (Wasac).
L’amélioration de la couverture en eau potable est un chantier majeur au Rwanda. Le premier défi du gouvernement de Paul Kagame est de s’assurer que tous les Rwandais ont accès à de l’eau propre d’ici à 2024, contre 82 % à ce jour. Mais cette sécurité hydrique recherchée tiendra-t-elle le rythme imposé par la croissance démographique ?
Selon la Société d’eau et d’assainissement (Wasac) du Rwanda, ce phénomène risquerait de modifier tous les équilibres après 2024 et le Rwanda retomberait rapidement dans les pénuries d’eau. Dans une étude récente, la compagnie publique indique que le pays d’Afrique de l’Est aura besoin d’au moins 400 millions de dollars par an pour couvrir la demande en eau potable des Rwandais à l’horizon 2050. « Les 13 millions d’habitants du Rwanda seront plus de 23 millions en 2052 et pour répondre à leurs besoins en eau, le gouvernement doit planifier et exécuter des projets chaque année », explique Omar Munyaneza, le directeur général de la Wasac.
Mobiliser davantage de fonds auprès de partenaires au développement
Le dernier investissement alloué par le gouvernement rwandais au secteur de l’eau remonte à mai 2019, date à laquelle le ministère rwandais des Infrastructures a engagé 440 millions de dollars pour trois ans. Ces fonds ont notamment servir à construire des usines de traitement de l’eau et des systèmes d’approvisionnement dans les zones urbaines et rurales du Rwanda.
« Le budget du gouvernement ne peut pas financer tous les projets que nous avons, c’est pourquoi nous devons chercher d’autres sources de financement auprès de nos partenaires », a suggéré la Wasac dans son rapport sur l’accès à l’eau potable au Rwanda. Il s’agit de financements à l’instar du prêt de 249,5 millions de dollars approuvé par la Banque africaine de développement (BAD) le 1er décembre 2023. Il est destiné à la mise en œuvre du Programme d’approvisionnement durable en eau et d’assainissement pour la transformation, qui contribuera à sécuriser l’approvisionnement en eau potable pour 1,5 million de Rwandais.
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Pour la Wasac, ces financements permettront aussi de résoudre les problèmes de fuites et d’endommagement des canalisations. Actuellement, 40 % de la production d’eau est perdue à cause des fuites dans le pays. « Notre plan directeur pour l’eau et l’assainissement montre déjà les projets nécessaires à mettre en œuvre chaque année jusqu’en 2050 », a déclaré Omar Munyaneza, ajoutant que les projets à exécuter entre 2035 et 2040 ont déjà été définis.
Inès Magoum