Le ministère rwandais de l’Environnement a signé un accord avec China Bamboo Aid Project pour l’importation et la culture de plusieurs variétés de bambou au Rwanda. Ces plantes serviront à fabriquer du papier, des emballages et serviront aussi de légumes.
Le Rwanda se lance dans la production de bambou. Le ministère de l’Environnement, par le biais de l’Office rwandais des eaux et forêts, a conclu un accord avec China Bamboo Aid Project, une agence chinoise de promotion du bambou. Pour le gouvernement rwandais, ce nouvel accord vise à concrétiser le projet de valorisation des fibres de bambou grâce à l’expertise chinoise. Ce projet promeut particulièrement l’utilisation du bambou dans les emballages industriels et les produits en papier hygiéniques.
Le Rwanda met les bouchées doubles pour faire aboutir son projet. Une pépinière de bambous a déjà vu le jour dans la ville de Kigali et au Centre national des semences d’arbres, situé au cœur de la forêt de l’Arboretum, dans le district de Huye au sud du Rwanda. Une autre est en cours de construction dans le district de Rwamagana, à l’est du pays. L’Office rwandais des eaux et forêts s’apprête également à construire une nouvelle pépinière dans la capitale rwandaise. De plus, une première plantation de 3 hectares de bambou a été lancée dans le district de Nyaruguru, au sud du Rwanda. Les jeunes pousses issues des pépinières seront également plantées le long des cours d’eau pour protéger les berges.
L’utilité du bambou
Pour le moment les 3 hectares de bambous cultivés dans le district de Nyaruguru sont en phase test. Mais d’ici 6 mois, selon les autorités rwandaises, l’ensemble des pépinières auront déjà produit 1 500 jeunes plantes. Il faudra alors créer au moins 300 hectares de plantation au cours de l’exercice 2019/2020. Ce projet sera confronté à un défi majeur : le manque de terrain. Car la superficie du Rwanda n’est que de 26 338 km², une superficie comparable à Israël, Djibouti ou Haiti.
Quoi qu’il en soit, les bambous produits seront destinés à divers usages. « Nous avons environ cinq grandes espèces de bambous, dont certaines sont comestibles comme des légumes (en salade) quand elles sont encore jeunes et peuvent aussi être transformées en d’autres produits alimentaires, grâce à une technologie déjà utilisée en Chine. Les autres sont destinés à la production de tuiles, de papiers d’emballage et de papiers hygiéniques », explique Augustin Mihigo, spécialiste de la production de bambou et de produits forestiers non ligneux à l’Office rwandais des eaux et forêts.
Une plante adoptée au Kenya
Pour ce qui est de la consommation du bambou comme salade, on verra si les Rwandais s’y habituent… Concernant la fabrication d’emballages et de papier, les autorités rwandaises sont à la recherche d’une entreprise qui assurera la transformation du bambou. « Nous n’avons pas encore assez de bambous, mais nous avons terminé l’étude de faisabilité de l’usine pour laquelle nous recherchons un investisseur avec qui travailler. Nous commencerons par une petite usine modèle qui peut traiter les bambous produits sur 500 hectares. Mais nous aurons besoin d’au moins 5 000 hectares pour alimenter une grande usine », explique Augustin Mihigo.
Le bambou est aussi valorisé au Kenya. Dans ce pays, Africa Plantation Capital, une entreprise qui détient plusieurs plantations en Afrique de l’Est, a conclu un accord de fourniture de biomasse de bambou avec Bidco Africa Group, une multinationale spécialisée dans la fourniture des biens de consommation basée à Thika au Kenya. La biomasse de bambou sert à produire de l’énergie pour faire tourner les usines de Bidco Africa Group au Kenya et ailleurs en Afrique de l’est.
Jean Marie Takouleu