Le Rwanda a récemment dévoilé son nouveau plan national sur le climat. Les Contributions déterminées au niveau national (NDC) rwandais, comportent dix principaux projets climatiques d’une valeur totale de 2,4 milliards de dollars (plus de 2 279, 4 milliards de francs rwandais) dans les secteurs tels que l’énergie, l’agriculture, la météorologie, la santé et l’eau.
L’agenda climatique du Rwanda pour les dix prochaines années est connu. Le pays a récemment adopté de nouvelles Contributions déterminées au niveau national (NDC) afin de participer à l’atteinte des objectifs climatiques convenus dans l’Accord de Paris sur le climat. Le Rwanda devient ainsi l’un des premiers pays africains à avoir mis en place une telle stratégie climat.
Selon le rapport Doing Business 2020 de la Banque mondiale, le nouveau plan climat du pays, comporte plusieurs projets prévus par le gouvernement rwandais pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Celui-ci a prévoit 10 projets qui seront réalisés à l’horizon 2030. L’ensemble des investissements pour ces différents projets s’élève à 2,4 milliards de dollars, soit plus de 2279, 4 milliards de francs rwandais.
Les projets verts seront financés par le gouvernement du Rwanda, les communautés rwandaises, le secteur privé, des ONG, le Fonds vert du Rwanda, ainsi que des acteurs internationaux.
Quelques projets verts contenus dans les NDC
Parmi les investissements climatiques en perspectives au Rwanda, figure le programme « E-mobilité ». Celui-ci permettra de réduire les polluants nocifs et d’améliorer la résistance de la population aux maladies et aux effets néfastes du changement climatique. Ceci se fera, à travers l’adoption progressive de bus, véhicules particuliers et de motos électrique à partir de cette année. La réalisation du programme « E-mobilité » devrait coûter 900 millions de dollars (plus de 854 milliards de francs rwandais).
Autre projet vert, la diffusion de fourneaux de cuisson modernes et efficaces à 80 % de la population rurale et 50 % de la population urbaine du Rwanda d’ici à 2030. La cuisson écologique contribuera à réduire la consommation de bois de chauffage et d’énergie fossile pour la cuisson et par ricochet la pression sur les forêts du Rwanda. La mise en œuvre du projet de fourneaux moderne devrait nécessiter un financement de 380 millions de dollars (plus de 359 milliards de francs rwandais).
Le plan national sur le climat du Rwanda prévoit aussi la réalisation d’un projet de pompage solaire de l’eau pour l’irrigation dans le cadre de la production agricole. Les pompes solaires remplaceront les pompes diesel. Ainsi les émissions CO2 à l’origine du changement climatique seront réduites et la sécurité alimentaire améliorée. Pour mettre en œuvre ce projet, le gouvernement rwandais investira 285 millions de dollars (plus de 270,5 milliards de francs rwandais).
Réduire la consommation des combustibles fossiles
Au Rwanda, l’utilisation des combustibles traditionnels comme le diesel et le kérosène devrait aussi être considérablement réduite. Cela sera possible grâce à l’installation de mini-réseaux solaires qui pourraient fournir 68 MWc aux populations des zones rurales d’ici 2030. Le pays prévoit aussi d’injecter au moins 185 millions de dollars (environ 176 milliards de francs rwandais) pour lutter contre les maladies et pandémies induites par le changement climatique.
La sécurité hydrique a également été prise en compte dans les NDC. Le Rwanda envisage notamment de développer la sécurité nationale de l’eau par des pratiques de conservation de l’eau, de restauration des zones humides, de stockage de l’eau et d’utilisation efficace de l’eau.
Un programme de 115,9 millions de dollars (plus de 110 milliards de francs rwandais) est également prévu pour le reboisement et la reforestation, ainsi que pour la gestion des ressources forestières, l’agriculture et l’agroforesterie durables.
Toujours dans le cadre des NDC, un projet de 10 millions de dollars (plus de 9,5 milliards de francs rwandais) sera mis en œuvre afin de doter le Rwanda d’un système d’alerte aux événements climatiques extrêmes. Un montant d’une valeur de 59 millions de dollars (plus de 56 milliards de francs rwandais) devrait aussi être investi dans l’adoption de méthodes et techniques minières moins émettrices de CO2.
La feuille de route climatique du Rwanda pour la décennie qui commence dévoile également un projet de production d’énergie électrique à partir des déchets. Un financement de 28 millions de dollars (près de 26,6 milliards de francs rwandais) devrait ainsi être alloué à l’extraction et à l’utilisation des gaz de décharge pour la production d’électricité, ce qui permettra ensuite de réduire les émissions de méthane dans l’air. Toujours dans le cadre de ce projet, 8 millions de dollars devraient être octroyés à la mise en place d’usines de valorisation énergétique des déchets à Kigali, la capitale du Rwanda.
Inès Magoum