La phase de réalisation du projet de construction du barrage polyvalent de Muvumba est lancée. Le gouvernement du Rwanda vient de débloquer 100 milliards de dollars rwandais (98,4 millions d’euros) pour la réalisation de cette infrastructure qui sera construite dans le district de Nyagatare au nord-est du pays.
L’Autorité rwandaise des eaux et forêts (RWFA) a déjà lancé la première phase du projet. Elle concerne le déplacement des populations qui habitent sur l’emprise du futur barrage. Selon la RWFA, la phase de réinstallation des populations devrait s’achever d’ici la fin de l’année 2019. L’étude de faisabilité de ce projet a été réalisée par Korea Water Resources Corporation (K-Water) et Yooshin Engineering, deux entreprises coréennes. Cette étape a bénéficié des financements de l’Agence coréenne de coopération internationale (Koica) et de l’Autorité des ressources naturelles du Rwanda (RNRA).
Un projet déterminant pour le nord-est du Rwanda
Le nord-est du Rwanda est en proie à la sécheresse qui réduit le débit de la rivière Muvumba qui traverse également l’Ouganda. Selon la RWFA, l’office en charge du projet, la construction de la retenue d’eau de Muvumba permettra de réguler le débit de ce cours d’eau.
Le constructeur réalisera un barrage de 38 m de hauteur et 1,2 km de large, ainsi qu’un réservoir de 5,56 km2, capable de contenir plus de 73 millions de m3 d’eau. Ce barrage va retenir les eaux de pluie souvent à l’origine d’inondations dans la région.
Avec une capacité installée de 2,9 MW, l’électricité produite par le barrage sera distribuée à 28 000 foyers. Le barrage fournira également de l’eau potable à plus de 118 000 personnes d’ici 2035, selon les projections de la RWFA. Pour sa composante agricole, le projet Mvumba intègre des travaux d’irrigation sur 13 000 hectares sur l’ensemble de la province de l’Est, reconnue pour sa production de céréales, notamment de riz et de maïs. Ainsi, plus de 50 000 agriculteurs en bénéficieront, principalement à Tabagwe, Karama, Gatunda et Rwimiyaga. Des localités qui, ces dernières années, ont été sévèrement touchées par la sécheresse. Laquelle a occasionné la perte de 23 448 hectares de cultures et causée la mort de 1 750 vaches au cours de l’exercice 2015-2016, selon KT Press.
Jean Marie Takouleu