Un accord d’investissement d'un montant de 214 millions de dollars vient d’être finalisé entre l’entreprise d’État chinoise, Sinohydro, et Energy Development Corporation Limited (EDCL), la société qui assure le service public de l’électricité au Rwanda. Le contrat porte sur la construction du barrage de Nyabarongo II, au sud-ouest du Rwanda.
Sinohydro investira 214 millions de dollars pour la construction du barrage de Nyabarongo II, au sud-est du Rwanda. L’accord de financement vient d’être signé entre l’entreprise chinoise et Energy Development Corporation Limited (EDCL), l’entreprise publique qui assure la distribution de l’électricité au Rwanda. Au terme d’une négociation, qui a duré plusieurs mois, ce nouveau règlement modifie un accord antérieur conclu le 6 juin 2018 entre les deux sociétés.
Dans la nouvelle configuration, le barrage que construira Sinohydro sur la rivière Nyabarongo disposera d’une puissance installée de 43,5 MW et stockera de l’eau afin d’irriguer des plantations dans le sud-ouest du Rwanda. Sinohydro dispose de 5 ans pour achever la construction de l’infrastructure. Une fois mis en service, elle fournira 11,5 % de la capacité actuelle du réseau national (221 MW) rwandais, selon EDCL. Le nouveau barrage viendra soutenir Nyabarongo I qui sert uniquement à produire de l’électricité avec une capacité de 28 MW.
Des interrogations sur le projet
Le projet de construction du barrage polyvalent servira également à atténuer les inondations perpétuelles en aval de la rivière Nyabarongo, qui se sont avérées dangereuses ces dernières années. Sinohydro prévoit de lancer les travaux avant la fin de l’année 2019. L’ouvrage sera haut de 48 m avec une crête de 228 m. L’eau de la retenue descendra en force pour faire tourner les turbines à propulsion Keplan avec des capacités comprises entre 2 et 8,5 MW. Elles seront installées en contrebas du barrage, dans la centrale électrique.
Toutefois, les experts doutent de la capacité du barrage à fournir de l’eau destinée à la fois aux populations et à l’agriculture, en raison de la sécheresse qui sévit en Afrique de l’Est et australe pendant la saison sèche, dans un contexte de changement climatique. D’autant que l’activité minière contribue également à la modification du débit de la rivière Nyabarongo. Notamment sur certains territoires, au sud du Rwanda, où se répartissent des mines de cobalt, de phosphate, et d’étain. Les mineurs ont souvent recours à l’eau dans l’exploitation de certaines ressources minières. Le sable et d’autres sédiments issus des mines se déposent ainsi dans les nids des cours d’eau, modifiant progressivement leurs débits.
Jean Marie Takouleu