Volkswagen, parmi les 10 leaders mondiaux dans la vente de véhicules électriques, est attiré par les caractéristiques du marché rwandais où le carburant est très cher. La marque automobile allemande veut participer au déploiement de la mobilité électrique au Rwanda.
Sans donner plus de précisions sur la date, Thomas Schaefer, président et directeur général Volkswagen South Africa (VWSA), annonce l’introduction des véhicules électriques sur le marché rwandais.
Le constructeur automobile allemand compte ainsi opérer une percée en Afrique, à partir du Rwanda. Ce pays d’Afrique de l’Est, coche beaucoup plus de cases favorables à l’émergence d’une mobilité électrique, que l’Afrique du Sud, où de telles initiatives sont déjà présentes. Selon Andrew Kirby, président et chef de la direction de Toyota South Africa Motors, seulement 66 véhicules électriques ont été vendus l’année dernière, contre 117 en 2015 de 117 (un record). Cette faiblesse dans la vente des véhicules électriques en Afrique du Sud, Andrew Kirby l’explique par le coût dissuasif des véhicules et l’absence de soutien gouvernemental spécifique à la promotion des véhicules électriques. Au contraire d’un pays comme le Rwanda, sur lequel Volkswagen a jeté son dévolu.
Le Rwanda, un pays propice à la vulgarisation des véhicules électriques
Le président et directeur général de VWSA soutient que les Rwandais sont mentalement prêts à passer aux véhicules électriques. « Lors des discussions que nous avons eues avec les autorités rwandaises en 2018, elles ont déclaré que leur objectif était la protection de l’environnement, le développement durable et… le transport par voitures électriques », a-t-il déclaré.
Le choix de la mobilité électrique pourrait ainsi s’avérer plus rapide au Rwanda, où le carburant est cher, car importé du Moyen-Orient via Dar es-Salaam en Tanzanie, sur un linéaire de près de 3000 kilomètres de route, avant d’atteindre Kigali.
À côté de cette difficulté, concernant le ravitaillement des véhicules à essence, un autre élément pourrait renforcer l’abandon du véhicule classique au profit de l’électrique, dont l’empreinte carbone est réduite lorsque la recharge est assurée par une électricité de source renouvelable.
Or, le Rwanda produit déjà 70 % de son électricité à partir des énergies renouvelables. Et, selon le gouvernement, cette part des énergies renouvelables dans le mix électrique passera à 100 % dans les dix prochaines années.
L’Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), dans un rapport publié en 2016, précisait justement que, pour qu’une voiture électrique puisse être véritablement considérée comme étant écologique, elle devait être rechargée par une électricité provenant d’une énergie renouvelable (vent, soleil, hydraulique et biomasse).
Boris Ngounou