L’initiative de la Grande muraille verte bénéficie d’un nouveau programme de financement de 143 millions dollars. L’engagement du Fonds vert pour le climat (FVC) et du Fonds international de développement agricole (Fida) bénéficiera à sept pays du Sahel.
En marge de la COP26 qui se tient à Glasgow en Écosse, le Fonds vert pour le climat (FVC) et le Fonds international de développement agricole (Fida) annoncent un appui financier à la réalisation des objectifs de la Grande muraille verte. Cette initiative de l’Union africaine (UA) vise à planter une mosaïque d’arbres, de prairies, de végétation et de plantes sur 8 000 kilomètres de long et 15 kilomètres de large à travers le Sahara et le Sahel pour restaurer les terres dégradées « et aider les habitants de la région à produire une nourriture adéquate, à créer des emplois et à promouvoir la paix ».
Le Programme de gestion intégrée des risques climatiques en Afrique pour lequel s’engagent le FVC et le Fida concerne sept pays du Sahel, le Burkina Faso, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad. Le Sahel est l’une des régions les plus vulnérables au changement climatique. Les chercheurs estiment que la température y augmente 1,5 fois plus vite qu’ailleurs dans le monde. Conséquence, le climat devient plus sec, et la saison des pluies, qui se fait plus courte et plus intense, intervient plus tard dans l’année.
La contribution de la BAD, de l’ARC et du PAM
Dans cette situation, « les exploitants agricoles ne savent plus très bien quand il convient de semer et de récolter. L’augmentation de la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les sécheresses et les inondations peuvent provoquer une chute de la production allant jusqu’à 30 %, et un taux d’humidité plus élevé peut accroître le nombre de maladies touchant les cultures et l’élevage », indique le Fida. Le programme de financement de 143 millions de dollars signé avec le FVC vise à soutenir la résilience des exploitants agricoles et la restauration des terres dégradées par la sécheresse.
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Dans ce financement, 82,8 millions de dollars sont apportés par le FVC. L’autre partie des fonds, soit 60,4 millions de dollars, est apportée par le Fida, la Banque africaine de développement (BAD) et la Mutuelle panafricaine de gestion des risques (ARC), une institution spécialisée de l’UA. Dans la zone couverte par le projet de la Grande muraille verte, le Programme de gestion intégrée des risques climatiques en Afrique vise à restaurer des écosystèmes, accroître la sécurité alimentaire, à générer des emplois et à promouvoir la consolidation de la paix.
Investir dans des systèmes d’information sur le climat
Car, le Sahel fait également face à une insécurité grandissante, causée par des mouvements terroristes. Le soutien aux agriculteurs devrait permettre la création d’emplois et réduire de fait, l’exposition des jeunes aux stratégies de recrutement des groupes terroristes. L’ensemble des partenaires du programme, y compris le Programme alimentaire mondial (PAM) investiront dans des systèmes d’information sur le climat et d’alerte rapide qui contribueront à prévenir ou à limiter les effets d’une crise climatique (sècheresse et inondation).
Le programme permettra aussi l’adoption de techniques agricoles climato‑résiliente, ainsi que de mesures plus appropriées qui favoriseront l’adaptation des exploitants afin de réduire les pertes et les dégâts. Le Fida estime que le programme bénéficiera à 5,4 millions de petits exploitants agricoles tout en permettant la réduction ou l’élimination d’environ 21,4 millions de tonnes de dioxyde de carbone pendant toute sa durée.
Jean Marie Takouleu