Le salon Africités se déroulera du 20 au 23 novembre 2018 au Maroc. Il doit permettre aux villes et autres collectivités territoriales d’Afrique de trouver des solutions adaptées à leur besoin de développement.
Le salon international des villes et des collectivités territoriales africaines se tiendra du 20 au 23 novembre 2019 à Marrakech au Maroc. Mieux connu sous le nom d’Africités, il souhaite permettre aux participants de trouver des stratégies pour faire des collectivités territoriales des vecteurs du développement durable dans les villes et territoires africains. Pour le comité d’organisation, il s’agit de « mettre en perspective les marchés, les projets et les opportunités de développement des villes et des collectivités territoriales d’Afrique ». Le salon Africités se présente comme un carrefour d’échanges entre plus de 200 exposants, 6 000 congressistes et décideurs territoriaux. Il pourrait réunir près de 15 000 visiteurs qui profiteront de l’occasion de rencontrer les exposants qui souhaitent « élargir leurs portefeuilles clients ». Le salon est organisé par le groupe Cités et Gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLU Afrique) qui est placé sous le haut patronage de Mohamed VI, roi du Maroc. Il se déroulera en marge du 8e sommet Africités dont le thème ne cache pas les ambitions vertueuses des collectivités participantes : « la transition vers des villes et des territoires durables : quel rôle pour les collectivités territoriales d’Afrique. »
Repenser le développement des villes africaines : une nécessité urgente
En Afrique, 2/3 de la population vit en dans les campagnes. Mais le processus d’urbanisation désormais à l’œuvre est l’un des plus rapides au monde. Près de 50 % de la population devrait vivre en ville à l’horizon 2020-2025, soit plus d’un Africain sur 2, selon des projections des Nations Unies. À ce moment-là, les villes africaines abriteront 187 millions de personnes supplémentaires. Dès lors, la nécessité pour les villes africaines de devenir durables devient plus pressante que jamais. Selon l’ONU, la question des changements climatiques doit faire partie de la planification des villes durables en Afrique. D’autant plus que les milieux urbains africains sont victimes des inondations et de la propagation de certaines maladies comme le paludisme. Et la question de logement n’est pas en reste. À Dar es Salam, 28 % des habitants vivent à trois au moins par pièce. Le pourcentage est de 50 % à Abidjan. À Lagos, deux habitants sur trois vivent dans des bidons-villes. Une situation à laquelle vient s’ajouter le problème du coût élevé des denrées alimentaires. Ces dernières sont vendues 35 % plus cher dans les villes d’Afrique, que dans d’autres pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire. Pourtant le PIB par habitant s’élève à 1000 dollars seulement. Des données étonnantes, en décalage avec la richesse énergétique, minière… du continent africain.
Des élans prometteurs sur le terrain
Ces dernières années, des pays asiatiques comme le Japon et la Chine sont de plus en plus enclins à soutenir la transformation de l’Afrique. En 2014, le Japon a déboursé 10,5 milliards de dollars pour le développement des villes africaines. Alors que l’investissement direct cumulé du Japon sur le continent n’était « que » de 758 millions de dollars en 2000. En 2018, l’Agence japonaise de coopération internationale a organisé la première édition de la réunion annuelle de la plateforme africaine des villes propres (ACCP). Une rencontre qui a permis aux participants de jeter les premières bases d’une vaste stratégie de gestion durable des villes africaines. À l’échelle locale, les États travaillent d’arrache-pied pour améliorer les conditions de vie dans leurs villes. L’accès à l’énergie (verte) se développe très bien dans les pays tel que le Maroc, le Burkina Faso ou l’Éthiopie. D’autres, comme le Kenya s’appesantit davantage sur le recyclage des déchets… Dans tous les cas, il faudra anticiper, puisque l’Afrique doit pouvoir héberger, en ville, près d’un milliard d’habitants d’ici à 2040.
Luchelle Feukeng