Une convention de délégation des fonds vient d’être signée entre l’État du Sénégal, l’Union européenne (UE) et l’Agence française de développement (AFD). Elle couvre le financement du projet de dépollution de la baie de Hann située à l’est de Dakar.
Le projet de dépollution de la baie de Hann connaît un nouveau développement sur plan financier. Une convention de délégation de fonds vient d’être signée entre l’Union européenne et l’Agence française de développement (AFD), en marge d’un séminaire intergouvernemental franco-sénégalais à Dakar.
Ainsi, c’est l’AFD qui gérera les fonds de l’Union européenne dans le cadre de ce projet de dépollution. Il permettra la construction d’un intercepteur d’eaux usées long de 13 km. Cette canalisation permettra l’acheminement des effluents dans une station d’épuration qui sera capable d’effectuer un traitement primaire de 25 000 m3 d’eaux usées par jour. L’eau traitée suivra ensuite un émissaire en mer sur 3 km.
Un investissement de 120 millions d’euros
Selon l’AFD, la délégation des fonds de l’Union européenne « concourra à l’ajout d’une étape de traitement secondaire à la station d’épuration des eaux usées (…) Elle contribuera également à financer 30 km de réseaux secondaires pour le raccordement des maisons riveraines, 2000 branchements domiciliaires, ainsi que la prestation de maîtrise d’œuvre associée ».
Le projet de dépollution de la baie de Hann prévoit également une composante « mesure d’accompagnement » qui permettra d’effectuer des études techniques, ainsi que le renforcement des capacités auprès de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), de la Direction de l’assainissement, de la Direction de l’environnement et des Établissements classés du Sénégal. Les agents de ces établissements publics seront formés à l’application du code de l’environnement auprès des industriels qui génèrent des eaux usées, qui sont en partie à l’origine de la pollution de la baie de Hann.
Un retard dans la mise en œuvre du projet
La mise en œuvre du projet de dépollution de la baie de Hann est conditionnée à la réalisation d’un plan de gestion environnemental et social (PGES). Il sera adopté à l’issue des certaines études techniques. Le projet est aussi financé par le gouvernement des Pays-Bas à travers l’Agence néerlandaise pour les entreprises (RVO). La dépollution de la baie de Hann nécessitera un investissement de 79 milliards francs CFA (120 millions d’euros).
La mise en œuvre du projet a pris du retard, notamment au niveau de l’appel d’offres. Selon Serigne Mbaye Thiam, le ministre sénégalais de l’Eau et de l’Assainissement, le retard est dû à un souci de transparence dans l’octroi des marchés. Il indique également que l’examen des recours introduits par les soumissionnaires devant la Direction centrale des marchés publics (DCMP) prend du temps. « La passation des marchés suit son cours. Le projet permettra à terme la dépollution de la baie de Hann et l’accès à l’assainissement pour près de 500 000 habitants », explique Serigne Mbaye Thiam.
Jean Marie Takouleu