Parcourant plus de 1 750 km, le Sénégal est le deuxième plus grand fleuve d’Afrique de l’Ouest après le fleuve Niger et se caractérise par sa proximité avec le désert du Sahara. Face à une montée imminente de ses eaux en cette saison des pluies, ce cours d’eau pourrait « déborder prochainement » dans la ville septentrionale de Matam, préviennent les autorités sénégalaises.
« Les données recueillies ces dernières heures au niveau de la station hydrométrique de Matam signalent que le fleuve Sénégal se rapproche de plus en plus de la côte d’alerte, qui est de 08 mètres », indique le ministère sénégalais de l’Eau et de l’Assainissement. En réaction face à la montée des eaux, la municipalité de Matam et le maire Mamadou Mory Diaw recommandent à tous les riverains du fleuve Sénégal de se préparer aux dégâts que les inondations pourraient causer.
Cette situation hydrologique est délicate dans une localité où l’agriculture et l’élevage constituent les principaux moyens de subsistance pour ses 654 000 habitants selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) du Sénégal. Les localités voisines de Tiambe, Tiguere Soubalbe, Tiguere Yene, Diamel et Navel sont également concernées par l’alerte du gouvernement sénégalais par ces temps de crue.
Dakar sous les eaux…
Durant la saison pluvieuse qui s’étend généralement de juin à octobre au Sénégal, la région de Dakar (particulièrement la commune de Keur Massar, Ndlr) est également submergée par les eaux, et ce malgré la construction de canaux de drainage et de stations de pompage. C’est pour trouver une solution pérenne à ces inondations perpétuelles que le gouvernement de ce pays d’Afrique de l’Ouest a lancé dès 2012 le Programme décennal de gestion des inondations (PDGI).
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L’initiative a permis de mobiliser 511 milliards de francs CFA (780 millions d’euros) auprès de plusieurs partenaires financiers pour améliorer les infrastructures de drainage dans la capitale. En août 2021, l’État du Sénégal a encore débloqué 42,3 millions d’euros (27,8 milliards de francs CFA) pour la mise en œuvre du plan d’Organisation des secours en cas de catastrophes (Orsec). Ce financement a permis l’acquisition d’une cinquantaine d’hydrocureurs pour déboucher les canalisations, ainsi que 150 motopompes.
Benoit-Ivan Wansi