Les stations automatiques et de télétransmission du système d’alerte signalent une augmentation importante de 45 centimètres sur le lit du fleuve Gambie qui parcoure plusieurs villes du Sénégal. Ce scénario hydrologique devrait entrainer des inondations défavorables pour l’agriculture, la faune et les infrastructures socio-économiques.
Les nouvelles ne sont pas bonnes pour les populations de la ville de Kédougou située dans le sud du Sénégal. Le fleuve Gambie (1 120 kilomètres) qui traverse la Gambie, le Niger, mais aussi plusieurs villes sénégalaises (Mako et Gouloumbo) devrait déborder dans les prochaines heures. Les crues sont imminentes au regard du signal généré par la station hydrométrique du cours d’eau et des conditions météorologiques enregistrées.
« Ce jeudi à 11 heures nous avons atteint la cote d’alerte de 7,45 mètres à la station hydrométrique de Kédougou. On assiste à une montée progressive des eaux avec la possibilité de débordement du fleuve surtout au niveau des zones basses et cela peut créer des inondations, des dégâts au niveau des établissements publics qui se sont installés à côté du fleuve. Nous avons pu identifier ce risque grâce à nos équipements de dernière génération (système d’alerte, Ndlr) », explique Niokhor Ndour.
Selon le Directeur de la gestion et de la planification des ressources en eau (DGPRE), la pluviométrie devrait accélérer ce débordement du fleuve Gambie. Parmi les conséquences habituelles figurent notamment la destruction des infrastructures d’eau et d’assainissement ainsi que la dévastation des habitations et des plantations (bananeraies, etc.) entrainant ainsi les déplacements des populations et du bétail. Pour mémoire, les inondations d’août 2022 ont fait 11 morts et 1 500 déplacés, selon le bilan de l’Agence nationale de gestion des catastrophes naturelles (NDMA) du Sénégal.
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Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, c’est la capitale Dakar qui est la principale cible des inondations, notamment entre juin et octobre qui marquent la saison pluvieuse. Pour limiter l’impact économique et environnemental de ce phénomène, le gouvernement sénégalais a par exemple lancé le plan d’Organisation des secours en cas de catastrophes (Orsec). En 2021, il a permis l’acquisition d’une cinquantaine d’hydrocureurs pour déboucher les canalisations ainsi que 150 motopompes pour un coût de 27,8 milliards de francs CFA (42,3 millions d’euros).
Benoit-Ivan Wansi