Avec la mise en place de la première Délégation de service public (DSP) en milieu rural et l’élaboration d’une stratégie nationale pour la qualité de l’eau, le Sénégal multiplie des initiatives en faveur du 6e objectif de développement durable (ODD6) qui préconise l’accès universel à l’eau et l’assainissement et la gestion durable des ressources en eau.
Malgré cette solution, les 11 000 habitants de Ndoulo dans la région de Diourbel n’ont pas accès à l’eau depuis deux mois. À en croire les médias locaux, il s’agirait de la panne d’un forage construit et géré par l’entreprise américaine Aquatech, spécialisée dans la gestion et l’exploitation d’usines de traitement des eaux. D’après les populations, la société exigerait une somme de 10 000 francs CFA (plus de 15 euros) par ménage pour la réparation du dispositif défectueux.
Aquatech ne s’est pas encore exprimée sur cette polémique. L’entreprise basée en Pennsylvanie aux États-Unis d’Amérique est très active au Sénégal notamment dans les régions de Thiès et de Diourbel, dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP) au service de l’hydraulique rurale.
Le malaise de l’hydraulique rurale
À en croire le sous-secteur de l’hydraulique rurale du ministère sénégalais de l’Eau et de l’Assainissement, la commune rurale de Ndoulo et plusieurs autres localités du pays ont bénéficié ces dernières années de nombreux investissements de l’État. Au total 72 forages, dont 69 nouveaux, cinq systèmes d’alimentation en eau potable, 16 unités de chloration, plus de 184 km de réseau d’approvisionnement en eau potable, 967 branchements sociaux, 42 bornes-fontaines et 97 équipements d’exhaure y ont été déployés.
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Dans ce contexte de pénurie qui touche la commune de Ndoulo, certains experts remettent en question le budget récemment voté par le parlement sénégalais en matière d’eau et d’assainissement en milieu rural. Une enveloppe de 195 millions d’euros destinée en partie à l’hydraulique rurale. Actuellement, le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural est estimé 40 % au Sénégal.
Benoit-Ivan Wansi