L’Agence nationale de la reforestation et de la Grande muraille verte (ASERGMV) vient de lancer une opération visant à collecter des noyaux de dattes pour rétablir le couvert forestier du Sénégal. Le pays d’Afrique de l’Ouest perd 40 000 hectares de forêt par an.
Au Sénégal, l’Agence nationale de la reforestation et de la Grande muraille verte (ASERGMV) multiplie les initiatives pour la restauration des terres dégradées. La plus récente initiative de l’agence vise à planter de milliers d’arbres dans le pays d’Afrique de l’Ouest.
Dans un rapport publié en 2018, la Banque mondiale indique que le Sénégal disposait d’un couvert forestier de 81 481,6 km2. Mais, 40 000 hectares de forêts sont perdus chaque année, à cause de l’activité humaine. Les zones les plus touchées sont situées dans le Ferlo, à l’est du Sénégal, dans le Sine Saloum à l’ouest et en Casamance au sud du pays. Pour espérer restaurer le couvert forestier, l’ASERGMV prévoit d’utiliser les noyaux de dattes. « Les dattiers poussent bien dans toute la zone du Ferlo, parce que très humides. Ces arbres sont aussi très intéressants pour la biodiversité grâce à leurs capacités de rétention d’eau qui leur permettent de survivre pendant la saison sèche », explique Haïdar el-Ali, le directeur de l’Agence nationale de la reforestation et de la Grande muraille verte.
Réduire les importations de dattes
Outre le rétablissement du couvert forestier du Sénégal, la plantation des dattiers permettra également de réduire les importations de dattes, abondamment consommées pendant la période du ramadan. Ces fruits, très souvent confits, proviennent de la Tunisie, premier exportateur mondial, avec 120 000 tonnes de dattes vendues sur le marché international lors de la campagne 2018-2019.
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Comme les dattes, la plantation du Baobab est également encouragée au Sénégal. En septembre 2020, le gouvernement a lancé une campagne pour la plantation de 20 millions de ces arbres à travers le pays. En Afrique de l’Ouest, et de plus en plus en Afrique centrale, les fruits du baobab servent à fabriquer des boissons rafraîchissantes, qui, de l’avis des nutritionnistes, seraient riches en vitamine B1 et C. Ce « jus » est préparé en mettant le fruit du baobab dans de l’eau pendant quelques heures. Le jus obtenu est ensuite mélangé avec du lait et du sucre. Fermentée, la pulpe permet de fabriquer de la bière.
Inès Magoum