Alors que la Guinée et le Sénégal bénéficient d’au moins 2 000 à 3 000 heures d’ensoleillement par an, un projet mis en œuvre dans le cadre de l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) permettra la mise en place de systèmes d’irrigation à l’énergie solaire pour le développement de l’agriculture durable dans ces pays d’Afrique de l’Ouest. Le programme qui s’étendra sur 30 mois vise l’autonomisation des femmes comme moteurs du changement économique et environnemental en protégeant les modes de vie ruraux.
Faciliter l’arrosage et l’irrigation des terres agricoles grâce à l’énergie solaire au Sénégal et en Guinée. C’est tout le sens du Projet de recherche sur la transition énergétique pour l’autonomisation économique des femmes à travers la chaîne de valeur horticole. Il s’agit d’un programme mis en œuvre par l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) en collaboration avec le Centre d’étude et de coopération internationale (Ceci).
À travers ce programme, les deux entités veulent contribuer à la mise en place de systèmes d’irrigation solaires en vue de l’amélioration de la rentabilité et du temps de travail des femmes rurales d’ici à 2025. L’initiative est financée par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), à hauteur d’un million de dollars canadiens, plus de 730 000 euros.
« Nous abordons les mécanismes qui peuvent permettre une meilleure utilisation du solaire dans la chaîne de valeur horticole notamment pour l’irrigation, mais également dans la transformation et la conservation. Nous renforcerons également la capacité des femmes à l’utilisation de ces technologies et pour l’accès aux financements afin d’atteindre une autonomisation sociale », affirme Laure Tall, la directrice de la recherche à l’Ipar.
À en croire Mouhamed Ndiaye, le premier Conseiller technique du ministère sénégalais de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, le projet d’autonomisation des femmes du secteur agricole sera principalement déployé dans la zone des Niayes, une bande côtière qui traverse Dakar et Saint-Louis par le nord jusqu’à la région de Boké située au Nord-Ouest de la Guinée. Dans ces communautés, les activités économiques sont encore ralenties par le faible taux d’électrification.
Accélérer le développement durable en zone rurale
Au Sénégal, de nombreuses initiatives voient le jour pour accélérer l’accès à l’électricité et promouvoir une agriculture résiliente au climat. Par exemple, un centre pour l’autonomisation des femmes dans le domaine de l’énergie solaire a ouvert ses portes en 2021. Tous les quatre mois, l’établissement forme une vingtaine de femmes issues du village Toubab Dialaw dans le centre-ouest de la capitale Dakar, à l’installation des systèmes solaires autonomes. Le programme baptisé « Solar Mamas » est le fruit d’une convention entre l’organisation non gouvernementale (ONG) indienne Barefoot College International (BCI) et la filiale sénégalaise du groupe émirati DP World, spécialisée dans les solutions de logistiques.
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Aussi, la start-up allemande Africa GreenTec, dans le cadre de son expansion en Afrique de l’Ouest, a mis en service récemment l’un de ses ImpactSites dans le village de Ndiob au Sénégal. Il s’agit d’un ensemble d’équipements doté d’un système solaire photovoltaïque de 50 kWc monté sur des conteneurs équipés de batteries. Ce dispositif permet de stocker l’électricité et de la redistribuer après le coucher du soleil, mais dispose également d’un système de traitement et de dessalement capable de fournir 2 000 litres d’eau potable par heure.
Benoit-Ivan Wansi