Dans le cadre de son programme « Global Gateway » qui vise à financer les infrastructures durables en Afrique à hauteur de 150 milliards de dollars, l’Union européenne (UE) s’est associée à d’autres partenaires au développement pour la mise en circulation au Sénégal de 380 bus fonctionnant au gaz naturel. L’investissement de 320,4 millions d’euros contribuera à la réduction de la pollution atmosphérique dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
L’Union européenne (UE) veut accompagner la transition écologique au Sénégal. Ainsi, plusieurs banques européennes mobiliseront 320,4 millions d’euros pour le développement du transport en commun à Dakar à travers l’acquisition de 380 autobus au gaz naturel. La Banque européenne d’investissement (BEI) y contribuera à hauteur de 166,9 millions d’euros, et 100 millions d’euros pour l’Agence française de développement (AFD). Le financement est également constitué d’une subvention de 53,5 millions d’euros de la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), l’agence allemande de développement, de l’UE et de l’AFD.
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L’initiative qui vise la mise en place d’un transport écologique et inclusif pour les étudiants et les femmes de la capitale sénégalaise permettra également l’installation d’une billetterie et des systèmes de contrôle du réseau, ainsi que l’aménagement des routes sur une longueur totale de 30 km pour 14 lignes prioritaires. « Ce projet s’inscrit en droite ligne du Plan de développement national du Sénégal 2019-2023 axé sur la transformation structurelle de l’économie. Cela représente une avancée dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies », explique Oulimata Sarr, la ministre sénégalaise de l’Économie, du Plan et de la Coopération.
Si le pays d’Afrique de l’Ouest est concerné par la pollution atmosphérique exacerbée par les véhicules thermiques, les nouveaux engins écologiques qui seront réceptionnés grâce au financement européen devraient permettre l’amélioration de la qualité de l’air et des conditions de vie d’environ 3,4 millions de personnes. En effet, le gaz naturel quoique faisant partie des énergies fossiles génère 30 à 50 % d’émissions de dioxyde de carbone (CO2) en moins que le charbon ou le pétrole.
Le développement de la mobilité écologique
« La mobilité urbaine est essentielle pour l’Afrique. La BEI est déterminée à contribuer à rendre Dakar plus durable et plus agréable à vivre. En tant que banque européenne du climat, notre rôle est d’aider le Sénégal à tenir ses engagements internationaux dans le cadre de l’accord de Paris », déclare Ambroise Fayolle, le vice-président de la BEI. L’institution financière basée au Luxembourg collaborera avec le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud) qui pilote actuellement le projet Bus Rapid Transit (BRT).
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Dans le cadre de cet autre projet qui permettra d’éviter les émissions de 59 000 tonnes équivalent CO2 par an, le gouvernement sénégalais a annoncé l’acquisition de 121 bus électriques dotés de batteries d’une capacité de 563,8 kWh. Pour un coût total de 128 milliards de francs CFA (environ 194 millions d’euros) financé par le groupe industriel français Meridiam spécialisé dans le développement et la gestion de projets d’infrastructures publiques, cette flotte s’accompagnera de l’installation par le constructeur chinois CRRC Corporation de 23 bornes de recharges réparties dans 14 communes dakaroises.
Benoit-Ivan Wansi