SÉNÉGAL : la BEI soutient la relance économique à travers l’eau et les déchets

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SÉNÉGAL : la BEI soutient la relance économique à travers l’eau et les déchets © Curioso.Photography/Shutterstock

La Banque européenne d’investissement (BEI) vient de conclure un accord de financement de 75 milliards de francs CFA (114,5 millions d’euros) avec le gouvernement sénégalais pour soutenir la relance post-Covid-19. Les fonds permettront d’améliorer l’accès à l’eau potable et la gestion des déchets dans plusieurs villes secondaires du Sénégal.

L’accord de financement a été signé récemment entre Amadou Hott, le ministre sénégalais de l’Économie, de la Planification et de la Coopération, Werner Hoyer, le président de la Banque européenne d’investissement (BEI), et Ambroise Fayolle, le vice-président de la BEI. La banque de l’Union européenne allouera 75 milliards de francs CFA (114,5 millions d’euros) pour soutenir le plan de relance du gouvernement sénégalais dans les secteurs de l’eau potable et des déchets.

Depuis quelques mois, le gouvernement du Sénégal met en œuvre un plan de relance de 22,4 milliards d’euros ciblant cinq secteurs clés de son économie notamment « l’agriculture intensive abondante, de qualité et résiliente, une santé inclusive, un système éducatif performant, un développement d’un secteur privé fort national, un renforcement de la protection sociale et une transformation industrielle et numérique ». Telle que présentée par le gouvernement sénégalais, l’initiative baptisée Plan d’Actions prioritaires ajusté et accéléré (PAP2A) s’étendra jusqu’en 2023, avec pour objectif d’accélérer la reprise pour permettre à ce pays d’Afrique de l’Ouest de renouer avec la croissance. En 2019, le Sénégal a affiché un taux de croissance de son produit intérieur brut (PIB) de 5,3 %.

Mais le financement de la BEI sera consacré à deux autres secteurs essentiels à la résilience des populations après la Covid-19.

Le renforcement de l’approvisionnement en eau potable dans trois villes

Les fonds engagés par la BEI serviront au renforcement de l’approvisionnement en eau potable dans les villes de Saint-Louis, Kaolack et Kolda. Grâce à ce financement, 634 000 personnes auront accès à l’eau potable via 35 000 branchements (soit 350 000 bénéficiaires) subventionnés dans tout le Sénégal, en plus des 4 000 branchements subventionnés déjà prévus pour les villes de Saint-Louis, Kaolack et Kolda.

« Dans le cadre des mesures opérationnelles d’urgence adoptées par la Banque dans le contexte de la pandémie, la BEI financera exceptionnellement 90 % des coûts du projet, contre un maximum standard de 50 % », indique la banque de l’Union européenne. En se concentrant sur les villes secondaires, la BEI entend soutenir les efforts du gouvernement sénégalais pour parvenir à « un développement équilibré dans tout le pays, en réduisant les disparités géographiques pour assurer une plus grande équité régionale ». Les villes durables sont une nécessité absolue étant donné l’urbanisation rapide et la forte pression démographique au Sénégal.

L’amélioration de la gestion des déchets

Selon la BEI, la relance de l’économie sénégalaise passera aussi par l’amélioration de la gestion des déchets en ville. Avec son financement de 114,5 millions d’euros, la banque propose le projet Covid-19 (Sénégal déchets solides & Covid-19) qu’elle veut intégrer aux composantes régionales (nord, centre et Casamance) du Projet pour la promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal (Promoged).

La BEI cofinance cette initiative avec la Banque mondiale, l’Agence espagnole pour la coopération internationale au développement (AECID) et l’Agence française de développement (AFD). Le soutien de la BEI à l’amélioration de la gestion des déchets post-pandémie concerne plusieurs villes de la région du Nord (Saint-Louis, Podor, Matam), du Centre (Thiès, Mbour) et de la Casamance (Ziguinchor, Kolda, Sédhiou).

Le projet Covid-19 bénéficiera à 20 % de la population sénégalaise, soit 3,2 millions de personnes. « Il s’inscrit dans le cadre du programme “zéro déchet” du président Macky Sall et produira tout une série d’effets positifs pour l’environnement (moins de pollution de l’air, du sol, des rivières et de l’océan), l’économie (notamment pour les secteurs du tourisme et de la pêche) et la population en général (assainissement, santé et possibilité pour certains ramasseurs de déchets de rejoindre l’économie formelle) du Sénégal », indique la BEI.

Jean Marie Takouleu

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