Après dix mois de travaux intenses, la toute première centrale éolienne du Sénégal vient d’être connectée au réseau de distribution de l’énergie électrique. Le parc de Taïba Ndiaye, situé à 100 kilomètres au nord de Dakar, est constitué de 16 éoliennes, et de turbines de 117 mètres de hauteur. Sur le terrain, les ouvriers s’activent encore pour installer les dernières d’entre elles. Selon les prévisions des responsables du projet, cette centrale disposera de 46 éoliennes d’ici à juin 2020, choisies parmi les plus grandes au monde et culminant à environ 180 mètres.
Cette augmentation fera passer la capacité de production du parc de 50 MW actuels à 158 MW, selon Yassine Majdallah, directeur de la centrale. Le parc permettra ainsi d’alimenter 150 000 ménages en électricité et augmentera de 15 % au moins la part du renouvelable dans le mix énergétique du pays des lions de la Teranga. Sans attendre, la sous-station qui devra acheminer la production de la centrale a déjà été mise en service.
La centrale de Taïba Ndiaye représentera plus de la moitié de l’énergie renouvelable au Sénégal et permettra d’éviter l’émission de 300 000 tonnes de CO2 par an. Elle a été réalisée dans le cadre du plan « Sénégal émergent », mis sur pied par le président Macky Sall et dont l’un des principaux pans consiste à diversifier le mix énergétique du pays.
L’on espère que la mise en service de cette centrale aidera à réduire les coûts de l’électricité qui ont connu des flambées ces derniers mois au Sénégal. L’entreprise en charge de la construction de ce parc, Lekela Power, est détenue à 60 % par Actis et à 40 % par un consortium ayant à sa tête Mainstream Renewable Power, un opérateur irlandais. Leleka Power s’était engagé à injecter 70 millions dans le développement de cette centrale. L’Opic, une institution du gouvernement américain, spécialisée dans le financement du développement, a financé 215 millions d’euros et l’agence danoise de crédit à l’exportation (EKF) a contribué à hauteur de 117 millions d’euros.
Luchelle Feukeng