Le Sénégal vient d’obtenir un prêt de 125 millions de dollars de la part de l’Association internationale de développement (IDA), une filiale de la Banque mondiale. Ce crédit assurera le financement de la gestion des déchets municipaux dans plusieurs centres urbains au Sénégal.
Le Sénégal reçoit actuellement un important soutien pour la mise en œuvre sa politique de gestion des déchets urbains. Il s’agit d’un appui de la part de l’Association internationale de développement (IDA), la filiale de la Banque mondiale qui fournit des prêts aux pays à revenus faibles pour soutenir leur développement. Le conseil d’administration de cette institution financière a validé un prêt de 125 millions de dollars pour le financement du Projet de gestion des déchets solides municipaux au Sénégal.
Le but de cette initiative du gouvernement sénégalais est le renforcement de la gestion des déchets solides au Sénégal, ainsi que l’amélioration des services de gestion des déchets solides dans plusieurs municipalités. Ce projet permettra aussi le renforcement du cadre institutionnel régissant le secteur des déchets. L’objectif visé est l’efficacité des investissements dans le secteur des déchets, ainsi que la création d’un environnement favorable pour le secteur privé.
Une solution pour la décharge de Mbeubeuss
Selon Nathan Belete, directeur pays de la Banque mondiale, « le Sénégal a connu une urbanisation rapide qui met à rude épreuve les municipalités qui doivent fournir efficacement les services essentiels. Le lancement du Programme national de gestion des déchets solides a montré un réel engagement de la part du gouvernement à trouver une solution durable pour relever ce défi ».
Le principal défi du gouvernement sénégalais en matière de gestion des déchets est concentré sur la décharge de Mbeubeuss qui dessert le grand Dakar. Cette décharge à ciel ouvert (114 hectares, l’équivalent de près de 200 terrains de football, Ndlr) est au cœur des tensions entre les populations riveraines et les autorités. L’un des objectifs du projet soutenu par la Banque mondiale à travers l’IDA est de régler cette épineuse question.
Le projet de gestion des déchets solides municipaux au Sénégal prévoit concrètement la mise en place d’un système de traitement et d’élimination des déchets qui sera financé dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP). Selon la Banque mondiale, le gouvernement du Sénégal prépare des études de faisabilité et des appels d’offres pour la réhabilitation de la décharge de Mbeubeuss. Ce projet sera mis en œuvre en plusieurs phases.
La première permettra la mise en place des mesures d’urgence pour améliorer le site et les conditions de travail des ramasseurs de déchets. La décharge sera également sécurisée pour éviter l’intrusion des personnes non autorisées. Mbeubeuss sera ensuite réaménagée, l’objectif étant de récupérer une partie du terrain, couvrir, végétaliser et stabiliser les déchets sur le site. Le remodelage des déchets permettra l’optimisation du site de décharge, ainsi que la gestion du lixiviat. Le terrain récupéré permettra la construction d’un centre de tri et de compostage des déchets qui emploiera les anciens ramasseurs des déchets.
La gestion des déchets dans les villes secondaires
Les 125 millions de dollars prêtés par l’IDA permettront également la gestion des déchets dans d’autres régions du Sénégal. Il s’agit de la région du Nord, de Thiès et de la Casamance où plusieurs décharges illégales seront déblayées « en fonction de leur taille et de la valeur du terrain ». En collaboration avec le ministère sénégalais de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, les administrations locales développeront la valorisation des déchets avec le soutien des acteurs privés.
« Environ 6 millions d’habitants, répartis sur sept régions du Sénégal, bénéficieront de services améliorés de gestion des déchets, 5 000 personnes recevront une formation et toutes les municipalités bénéficieront également de réglementations plus strictes et d’un mécanisme plus efficace pour mobiliser les ressources et établir des partenariats avec les entreprises privées du secteur », explique Farouk Mollah Banna, chef de l’équipe spéciale de la Banque mondiale.
Le projet de gestion des déchets solides municipaux au Sénégal nécessitera globalement un investissement de 295 millions de dollars. Il reçoit également le soutien de l’Agence française de développement (AFD) et de l’Agence espagnole pour la coopération internationale au développement (Aecid).
Jean Marie Takouleu