Les travaux du barrage hydroélectrique de Sambangalou sont lancés. L’annonce est faite par le groupe français Vinci Construction dont deux filiales font partie d’un consortium désigné pour la mise en place de l’aménagement hydroélectrique également dédié à l’approvisionnement en eau potable et à l’irrigation.
Le chantier du barrage polyvalent de Sambangalou est désormais sur les rails. Le coup d’envoi des travaux était normalement prévu au premier semestre 2021. C’est donc avec un an de retard que la mise en place de l’aménagement hydroélectrique commence à 25 km au sud de la principale ville de la région de Kédougou, près de la foncière avec la Guinée. Le chantier qui devrait en tout employer jusqu’à 1 200 personnes dans son pic d’activité porte sur la construction d’un barrage sur le fleuve Gambie.
La retenue d’eau affichera une 91 m de hauteur, avec un réservoir qui s’étendra sur 181 km², à cheval entre le Sénégal et la Guinée. Le lac de barrage qui se formera devrait contenir 4 milliards de m3 d’eau. L’eau du barrage est destinée la production de l’électricité à travers une centrale équipée de turbines capables de délivrer une puissance de 128 MW, soit une capacité annuelle estimée à 402 GWh.
Un investissement de 388 millions de dollars
L’eau du barrage de Sambangalou sera également exploitée pour l’irrigation avec à la clé, la valorisation de 90 000 hectares de terres agricoles en aval, dont 50 000 hectares au Sénégal et 40 000 hectares en Gambie. Les communautés environnantes seront également approvisionnées en eau potable grâce à la construction d’une usine qui prélèvera de l’eau du réservoir du barrage. Le projet est mis en œuvre par l’Organisation de mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG) qui a choisi un consortium formé par quatre entreprises pour la réalisation des travaux.
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Ainsi, le marché de 388 millions de dollars a été attribué à Vinci Construction Grands Projets, Vinci Construction Terrassement, toutes deux filiales du groupe français Vinci Construction, ainsi que Andritz Hydro Allemagne et Andritz Hydro Autriche, deux filiales du groupe autrichien Andritz. Outre la régulation du débit du fleuve et le développement de certaines infrastructures, le projet devrait aussi entrainer le départ des populations locales. « Le déplacement des populations dans la zone de l’aménagement hydroélectrique de Sambangalou est provoqué par la création d’une retenue de 181 km² qui va s’étendre sur des territoires sur lesquels sont installés 10 villages », reconnait l’OMVG qui a également préparé un plan d’action de réinstallation des personnes affectées par le projet.
La garantie environnementale de Vinci
De son côté, le groupe Vinci Construction promet d’assurer la préservation de la biodiversité qui sera « érigée en priorité absolue ». Cela inclut notamment la préservation de l’habitat des chimpanzés d’Afrique de l’Ouest déjà considéré comme disparu au Bénin, au Burkina Faso et au Togo. Le devoir de vigilance concerne aussi le parc national du NiokoloKoba situé au sud-est du Sénégal. Le projet qui devrait entrer dans sa phase d’exploitation en 2025 est financé par les États membres de l’OMVG, ainsi que des prêts accordés par une myriade d’institutions de financement du développement.
Il s’agit de la Banque africaine de développement (BAD), la Banque européenne d’investissement (BEI), la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), l’agence allemande de développement, l’Agence française de développement (AFD), la Banque islamique de développement (BID), l’Agence japonaise pour la coopération internationale (Jica), le Fonds koweïtiens pour le développement économique arabe (FKDEA), la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), la Banque mondiale et Exim-Bank of China.
L’électricité produite à Sambangalou sera injectée dans les réseaux des pays membres de l’OMVG, notamment le Sénégal, la Guinée, la Guinée-Bissau et la Gambie. Ces pays d’Afrique de l’Ouest sont interconnectés grâce au Pool énergétique d’Afrique de l’Ouest (WAPP).
Jean Marie Takouleu
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