Les conservateurs de la biodiversité sont en émoi après la mort mystérieuse de 750 pélicans dans le parc de Djoudj au Sénégal. Dans la foulée, le gouvernement sénégalais a interdit l’accès de la réserve naturelle au public afin de trouver les causes réelles du décès massif et subit de ces oiseaux aquatiques.
Le parc de Djoudj ne rouvrira ses portes qu’après la fin de l’enquête sur la mort de 750 pélicans. Selon le ministère sénégalais de l’Environnement, la piste de la grippe aviaire a déjà été exclue. « La grippe aviaire ne touche que les oiseaux qui mangent des céréales ; Or les pélicans mangent du poisson. C’est cet argument qui a renforcé l’avis des enquêteurs », explique Bocar Thiam, le directeur des parcs nationaux au Sénégal.
Le 23 janvier 2021, les oiseaux aquatiques « sans vie » ont été repérés par une patrouille dans le sanctuaire national des oiseaux de Djoudj, soit 740 pélicans juvéniles et 10 adultes. Avant cette découverte, la réserve naturelle de Djoudj, située près de Saint-Louis, dans le delta du fleuve Sénégal comptait trois millions d’oiseaux migrateurs répartis en 350 espèces, en particulier le flamant rose, le pélican blanc, quatre espèces d’aigrettes, l’oie de Gambie ou encore le héron cendré. La zone humide du parc accueille aussi de nombreuses espèces de canards, notamment les souchets, les pilets et les sarcelles.
Après la récente tragédie, le projet « Renforcement d’expertise au sud du Sahara sur les oiseaux d’eau et leur utilisation rationnelle en faveur des communautés et de leur environnement » lancé récemment dans le parc trouve tout son sens. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à l’initiative du projet a récemment désigné le delta du fleuve Sénégal comme site pilote du projet. La FAO veut améliorer les connaissances sur les oiseaux aquatiques qui pullulent dans cette zone humide, en renforçant les capacités nationales pour le suivi de leurs populations et en étudiant les prélèvements et les filières d’utilisation de ces volatiles.
Pour mémoire, le projet « Renforcement d’expertise au sud du Sahara sur les oiseaux d’eau et leur utilisation rationnelle en faveur des communautés et de leur environnement » est également mis en œuvre dans le delta intérieur du fleuve Niger au Mali, le bassin du Lac Tchad et le delta et la vallée du Nil en Égypte. L’objectif à terme est d’améliorer l’état des ressources naturelles dans les grandes zones humides sahéliennes aux bénéfices des populations locales.
Inès Magoum