L’Agence française de développement (AFD) soutient la préservation des aires marines protégées (AMP) au Sénégal. L’institution financière a octroyé 66 millions de francs CFA (plus de 100 600 euros) au ministère sénégalais de l’Environnement et du Développement durable pour l’acquisition de quatre barques motorisées.
Ces nouveaux équipements de navigation améliorent le dispositif de surveillance des AMP au Sénégal, contribuant ainsi à la préservation de la biodiversité marine et du capital naturel des zones côtières du Sénégal. Ces espaces sont constitués de mangroves qu’on retrouve particulièrement dans le Sine Saloum et en Casamance. Les mangroves ont une importance environnementale considérable. Selon les scientifiques, leur capacité de captage du CO2 est bien supérieure à celle des forêts terrestres. Situées le long des littoraux, des lagunes, des fleuves ou des deltas, ces végétations tolèrent le sel et servent d’habitats pour de nombreuses espèces de poissons et d’oiseaux marins.
La vulnérabilité des AMP face au changement climatique
En 2020, le Sénégal a ajouté trois nouvelles adresses à sa cartographie d’aires marines communautaires protégées. De nouveaux sites ont été créés à Somone dans le département de Mbour, à Kaalolaal Blouf dans le département de Bignoma et à Gorée, une île située dans la baie de Dakar. Le pays d’Afrique de l’Ouest compte désormais 14 aires marines communautaires protégées. Outre la pêche abusive, le changement climatique menace l’intégrité de ces AMP. Ce phénomène s’accentue avec la coupe anarchique du bois, contribuant au déséquilibre de ces milieux déjà fragiles.
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Selon un rapport de l’Agence sénégalaise de la statistique et de la démographie (ANSD), le Sénégal disposait de 6,3 millions d’hectares de forêts naturelles en 2007, contre 11 millions au moment de l’indépendance, en 1960. Selon la même source, entre 2005 et 2010, le couvert forestier a accusé une perte moyenne annuelle de 40 000 hectares. Le potentiel forestier sénégalais s’est fortement dégradé à cause des sécheresses, mais surtout de la déforestation. « La production de bois de chauffage s’est par exemple établie à 116 507 stères (un stère équivaut à 1 m3, NDLR) en 2013 contre 80 864 stères en 2012 », précise l’ANSD.
Inès Magoum