La mort mystérieuse de dizaines de dauphins et de tortues dont les carcasses ont été découvertes en début du mois au nord du Sénégal, continue d’intriguer les défenseurs de l’environnement. Dans un communiqué publié le 12 juillet 2021, Greenpeace présente ce drame comme un prélude des conséquences du projet gazier de BP (British Petroleum) en Afrique de l’Ouest. L’organisation de protection de la nature demande par ailleurs, la publication des résultats d’autopsies réalisées sur les carcasses de ces animaux aquatiques échoués.
Greenpeace veut voir clair dans l’échouage de plusieurs dizaines de carcasses de dauphins et de tortues de mer, survenu début juillet 2021 le long des rives de Saint Louis, au nord du Sénégal. Consternée par la mort soudaine d’un aussi grand nombre d’animaux marins protégés, l’organisation de protection de la nature demande aux autorités sénégalaises de rendre publics les résultats des autopsies réalisées sur les carcasses.
En attendant la publication d’informations sur les causes réelle de la mort de ces animaux marins, les pêcheurs locaux, notamment l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal (UNPAS), émettent des doutes sur l’utilisation d’explosifs en mer, qui pourrait être à l’origine de ce drame.
Une conséquence du projet gazier GTA ?
Le drame survenu sur le littoral sénégalais a également servi de prétexte à Greenpeace, pour dénoncer une fois de plus l’implantation du projet gazier de BP (British Petroleum) en Afrique de l’Ouest. « Bien que la cause réelle de ces décès ne soit encore connue, il est clair que toute exploitation industrielle de notre océan dans l’avenir entraînerait de nombreuses autres tragédies de ce type », affirme Awa Traoré, chargée de campagne océan Greenpeace basée à Dakar.
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Dans une enquête publiée fin juin 2021 par l’initiative « Unearthed » de Greenpeace, le nouveau projet gazier de la compagnie britannique BP, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie est présenté comme une menace pour le climat et le « plus grand récif corallien d’eau froide connu au monde ». Selon l’étude, la concession gazière dénommée Greater Tortue Ahmeyim (GTA) qui s’enfonce à 2,7 km sous la surface (une profondeur encore jamais tentée en Afrique), est le début d’une série qui pourrait conduire à des émissions utilisant jusqu’à 1% du budget carbone mondial restant pour maintenir le réchauffement climatique à moins à 1,5 °C d’ici à 2100.
Un projet est potentiellement dangereux pour la biodiversité marine, car selon « Unearthed », sa zone d’implantation est considérée comme le plus grand récif d’eau froide connu au monde, abritant d’innombrables espèces, notamment des requins, des baleines et des tortues.
Boris Ngounou