Depuis le début de son exploitation en 2021, le Train express régional (TER) a changé le quotidien de nombreux Sénégalais qui, à la place des cars et des taxis l’empruntent pour se rendre à Dakar et sa banlieue Diamniadio à moindre coût (2 euros). L’infrastructure ferroviaire écologique qui s’inscrit dans le cadre du Plan Sénégal émergent (PSE) a déjà permis d’éviter les émissions de 92 000 tonnes équivalent CO2. Sa seconde phase est en cours avec l’appui financier de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD).
C’est de loin l’un des plus grands projets d’infrastructures de transport réalisés au Sénégal. Le Train express régional (TER) de Dakar c’est 200 stations ferroviaires qui desservent 115 000 passagers par jour et qui génèrent 22 milliards de francs CFA (plus de 33 millions d’euros) par an à l’économie du pays. Le premier tronçon opérationnel depuis 2021 relie sur 36 kilomètres la nouvelle ville de Diamniadio à la capitale.
Pour un coût de 568milliards de francs CFA (plus de 865,9 millions d’euros) financé principalement par le gouvernement sénégalais, les travaux de la première phase ont été réalisés par une vingtaine d’entreprises. C’est le cas par exemple des françaises Equans et Thales chargées de la signalisation et l’électrification des voies ferrées dédiées aux voyageurs et au fret sous la supervision de la Société d’études techniques et économiques (Setec), ainsi que le groupe Eiffage spécialisé dans le génie civil.
La décarbonation des transports urbains
Le projet axé sur le désengorgement des zones urbaines intervient dans un contexte de forte pollution atmosphérique générée par les véhicules classiques tels que les taxis et les cars. Le TER de Dakar a déjà permis d’éviter les émissions de 92 000 tonnes équivalent CO2. Pour aller plus loin dans cette volonté de décarbonation, la Société d’exploitation du TER (Seter) a inauguré récemment un panneau de sensibilisation à la réduction de l’empreinte carbone. Une manière d’encourager les 3,4 millions de Dakarois à voyager par train.
« Un voyageur qui prend le Ter aura un impact sur la planète dix fois moins que s’il avait pris la voiture entre Dakar et Rufisque (encore appelée “petite Venise du tiers-monde”, Ndlr). Depuis le lancement de nos trajets, nous essayons de sensibiliser les populations à la préservation de l’environnement », explique Patrick Tranzer, le directeur général de la Seter. Ce dernier souhaite que les villes de Thiès et Mbour peuplées d’un peu plus de 2,5 millions d’habitants soient aussi desservies dans un avenir proche.
Le financement de la BOAD
Ces destinations devront attendre un moment puisque la seconde phase du TER prévoit de relier en seulement 45 minutes Diamniadio à l’aéroport Blaise Diagne de Dakar (AIBD) sur un tronçon de 19 kilomètres. Les travaux qui devraient s’achever d’ici décembre 2023 sont soutenus par un financement récent de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) à hauteur de 35 milliards francs CFA (53,4 millions d’euros). « L’objectif est d’améliorer la mobilité des personnes et des biens dans l’agglomération de Dakar avec à la clé la réduction d’au moins 20 % de la congestion routière », indique l’institution financière basée à Lomé au Togo.
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Dans le même temps, les Sénégalais attendent la mise en service du Bus Rapid Transit (BRT). À ce jour, les essais techniques ont déjà été effectués suite à l’acquisition par le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud) de 121 bus électriques dotés de batteries d’une capacité de 563,8 kWh. En rappel, ce projet de 128 milliards de francs CFA (environ 194 millions d’euros) est financé par le groupe industriel français Meridiam spécialisé dans le développement et la gestion de projets d’infrastructures publiques. Au moins 23 bornes de recharges seront réparties dans 14 communes dakaroises dans le cadre de cette initiative durable.
Benoit-Ivan Wansi