L’Exim Bank des États-Unis vient d’approuver une garantie de financement de prêts à hauteur de 91,5 millions de dollars pour faciliter l’exportation de services d’ingénierie et de construction américains dans le secteur de l’électrification rurale au Sénégal. Avec seulement 33 % de taux d’électrification dans les campagnes, ce pays d’Afrique de l’Ouest nourrit l’ambition d’investir environ un milliard de dollars dans le processus d’électrification rurale d’ici à 2023.
L’électrification rurale est un enjeu majeur pour le Sénégal. Avec 65 % de taux d’électrification au niveau national, et seulement 33 % dans les campagnes, le slogan « Sénégal pour tous » se trouve bien loin de la réalité. Pourtant, les ambitions énergétiques du gouvernement et l’appui des bailleurs de fonds permettent aux paysans sénégalais de garder l’espoir d’une meilleure couverture électrique.
C’est dans ce contexte que l’Exim Bank des États-Unis a annoncé début avril 2020, un soutien financier au secteur de l’électrification rurale du Sénégal. L’établissement financier de crédit aux exportations américaines a accordé une garantie de financement de prêts de 91,5 millions de dollars, pour faciliter l’exportation de services d’ingénierie et de construction américains dans le secteur de l’électrification rurale.
Cette opération financière permettra de raccorder 330 000 personnes à des mini réseaux solaires indépendants, dans plus de 415 villages. Les travaux seront pilotés par Weldy Lamont, une entreprise américaine d’exportation des équipements d’énergies renouvelables vers l’Afrique, qui emploie 500 personnes réparties dans 14 États aux États-Unis et au Sénégal.
Environ un milliard de dollars pour l’électrification rurale d’ici à 2023
La garantie de crédit accordée au Sénégal par l’Exim Bank des États unis s’inscrit dans le sillage d’une promesse faite le 31 décembre 2019 par le président de la République du Sénégal. Dans son discours de fin d’année, Macky Sall a annoncé qu’environ 600 milliards de francs CFA soit 1 milliard de dollars seraient investis dans le processus d’électrification rural d’ici à 2023.
Outre la réduction de la fracture énergétique, les investissements annoncés dans l’électrification rurale vont également contribuer à augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique. Car le Sénégal est jusqu’ici, largement tributaire des énergies fossiles, qui représentent jusqu’à 90 % du bouquet énergétique. Une tendance couteuse, qui représentait en 2015, 10 % du PIB.
Boris Ngounou