Selon Charles Fall, le directeur général de la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones), l’usine d’eau potable de Keur Momar Sarr sera livrée d’ici 2020. Elle sera capable de fournir 200 000 m3 d’eau potable par jour.
Le projet de construction d’une troisième usine d’eau potable à Keur Momar Sar progresse bien. C’est le constat que fait Charles Fall, le directeur général de la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones). Il a effectué une visite sur le site des travaux qui se situe à près de 250 km de Dakar, la capitale du Sénégal. Charles Fall était accompagné des représentants de plusieurs associations des consommateurs du Sénégal.
À l’issue de cette descente sur le terrain, le directeur de la Sones a indiqué que les travaux sont achevés à 60 % « et à ce rythme, ils pourront être livrés en 2020 ». Les travaux sont réalisés par trois entreprises françaises : Société auxiliaire des distributions d’eau (Sade), Eiffage et Sogea-Satom. Elles sont assistées par au moins six sociétés sénégalaises. La station fournira 200 000 m3 d’eau potable par jour.
Plusieurs communes bénéficiaires du projet
L’eau traitée dans l’usine de Keur Momar Sarr sera pompée dans le lac Guiers. Situé sur le delta du fleuve Sénégal, il s’agit d’un lac d’eau douce, le plus grand du pays, avec une superficie de 170 km3. Selon le gouvernement, le projet de construction d’une troisième usine d’eau potable à Keur Momar Sarr vise à couvrir, à l’horizon 2025, les besoins en eau potable et industrielle des régions de Louga, Thiès et Dakar, avec un accent particulier mis sur les localités riveraines de la conduite du lac de Guiers. Il vise aussi à renforcer l’alimentation en eau pour de multi-usages dans la zone du projet et à assurer l’équilibre financier du sous-secteur de l’hydraulique urbaine.
Le projet en cours prévoit également la construction de 213 km de conduite possédant un diamètre de 1,5 m, entre la petite commune de Keur Momar Sarr et la ville nouvelle en cours de construction de Diamniadio, près de Dakar. Avant d’arriver dans la capitale, la conduite bénéficiera aux communes de Ndande, Tivaouane, Kébémer, Thiès, ainsi qu’aux villages autour du Lac de Guiers.
De plus, les entreprises chargées de la mise en œuvre du projet construiront deux réservoirs de stockage de 10 000 m3 chacun à Thiès, ainsi que trois réservoirs de distribution toujours dans la même ville, à l’Aéroport international Blaise Diagne et à Diamniadio.
Un projet soutenu par plusieurs partenaires au développement
Une fois à Dakar, l’eau acheminée par la conduite permettra de « résorber le déficit en eau dans certains quartiers qui jusque-là ne disposaient pas d’eau 24 h/24 ». Pour ce faire, il faudra déployer le réseau de distribution d’eau potable sur 1 000 km. La conduite permettra ainsi d’étendre l’accès à l’eau potable à 680 000 personnes supplémentaires à Dakar, grâce au programme de 85 000 branchements sociaux prévu par le proj et. En tout, l’usine devrait alimenter 3 millions de personnes.
Le coût total du projet est de 274 milliards de francs CFA (près de 418 millions d’euros). Son financement est assuré par l’État du Sénégal avec des prêts contractés auprès de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement (BAD), de la Banque islamique de développement (BID), de la Banque européenne d’investissement (BEI) et de l’Agence française de développement (AFD).
Jean Marie Takouleu