La Réserve naturelle Communautaire (RNC) de Néma Ba risque de perdre au moins 50% de sa superficie. L’aire protégée qui s’étend sur environ 100 hectares dans la région de Fatick à l’ouest du Sénégal, est la cible d’une exploitation industrielle de latérite. Le projet prévu sur 40 hectares vient d’être autorisé par le gouvernement sénégalais, au grand dam des défenseurs de la nature.
Birame Diouf, le fondateur du centre Fagaru, n’a pas tardé à monter au créneau. Lui dont le centre est voisin de la RNC de Néma Ba, voit en ce projet de carrière, un danger pour la biodiversité. « Une réserve naturelle communautaire est un mécanisme de conservation de la biodiversité. Son statut lui confère une protection juridique et légale. Comment et pourquoi est-il alors possible d’y autoriser une exploitation de latérite sur plus de 40 hectares ? Pourtant l’arrêté de classement de cette aire protégée est toujours en vigueur. », s’interroge Birame Diouf, dans la lettre ouverte qu’il a adressée au ministre sénégalais de l’Environnement. Selon ce dernier, un autre exploitant aurait également obtenu une autorisation de détruire 4 hectares de la réserve naturelle communautaire de Néma Ba.
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La réserve de Néma Ba constitue avec la forêt classée à gestion communautaire de Sangako, la forêt classée à gestion communautaire de Djilor, la forêt classée de Keur Sambel, la RNC de Palmarin, et le centre Fagaru (s’étendant sur 30 hectares), les six derniers bastions forestiers de la région de Fatick. Ces réserves ont pour l’essentiel été mises en place par les populations locales de la périphérie du Parc national du delta du Saloum (PNDS) avec l’appui du Projet de gestion intégrée des écosystèmes dans quatre paysages représentatifs du Sénégal (PGIES).
Ces RNC ont pour objectif de faciliter la conservation du PNDS en promouvant le développement durable de sa périphérie.
Boris Ngounou