Le Sénégal vit au rythme d’une vaste campagne de reboisement. Il s’agit d’une course contre la montre pour planter jusqu’à 20 millions d’arbres à travers le pays, avant la fin du mois de septembre 2020. Un objectif réaffirmé par le ministre sénégalais de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall lors de sa récente tournée dans plusieurs localités du pays.
Selon le ministre, la campagne de reboisement initiée par le gouvernement du Sénégal suscite un grand intérêt dans l’ensemble du pays. « Cette année, nous allons faire une très bonne campagne de reboisement qui a démarré dans d’excellentes conditions. Si la mobilisation constatée à Kaffrine et dans les autres régions du pays continue, il y a lieu d’être optimiste quant à la réalisation des objectifs des 20 millions de plants avant la fin du mois de septembre », affirme Abdou Karim Sall.
La valorisation du baobab
Un peu partout au Sénégal, la plantation des baobabs s’intensifie, à la faveur de la campagne de reboisement du gouvernement. Ce grand arbre est typique des régions tropicales, notamment d’Afrique de l’Ouest où il met entre 8 et 10 ans pour arriver à maturité. La plantation du baobab est encouragée par plusieurs organismes, notamment l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida). Lors de sa récente tournée, le ministre Abdou Karim Sall s’est rendu à Koungheul où il a visité la ferme de l’Anida d’un hectare dédiée à la plantation de 100 baobabs.
Dans cette ferme, les agents de l’Anida ont trouvé un moyen pour raccourcir la durée de croissance de l’arbre, soit de 3 à 5 ans. Cette modification génétique de la plante n’est pas anodine. En Afrique de l’Ouest, et de plus en plus en Afrique centrale, les fruits de cet arbre servent à fabriquer des boissons rafraîchissantes, qui, de l’avis des nutritionnistes, seraient riches en vitamine B1 et C. Ce « jus » est préparé en mettant le fruit du baobab dans de l’eau pendant quelques heures. Le jus obtenu est ensuite mélangé avec un peu de lait et du sucre. Fermentée, la pulpe permet de fabriquer de la bière.
Le pain de singe (une autre appellation très courante du fruit sec du baobab, Ndlr) est aussi en train de devenir un grand produit d’exportation, notamment vers les usines en Europe et en Amérique. Avec un goût légèrement acide, ce fruit plaît également aux singes qui participent à la cueillette. La plantation des baobabs devrait profiter aussi bien à l’environnement qu’aux Hommes.
Jean Marie Takouleu