InfraCo Africa apporte son soutien à la mise en œuvre de la deuxième phase du projet hydroélectrique de Bumbuna en Sierra Leone. La société appartenant à Private Infrastructure Development Group (PIDG) financera ce projet d’énergie renouvelable à hauteur de 6 millions de dollars.
Joule Africa fait un nouveau pas dans la mobilisation financière relative à la mise en œuvre de la deuxième phase de son projet hydroélectrique de Bumbuna en Sierra Leone. InfraCo Africa, une société appartenant à Private Infrastructure Development Group (PIDG) fait désormais partie des entreprises impliquées dans ce projet d’énergie renouvelable grâce à un investissement de 6 millions de dollars.
D’une capacité attendue de 143 MW, le projet hydroélectrique de Bumbuna II est développé sur la rivière Seli, le même cours d’eau sur lequel a été développée la première phase du projet hydroélectrique de Bumbuna qui permet à ce jour de produire 50 MW d’électricité. Bumbuna II est développé par Joule Africa via l’entreprise ad hoc Seli Hydropower. Le financement d’InfraCo Africa permet à Joule Africa de se rapprocher du bouclage du financement de la future centrale hydroélectrique.
La clôture financière prévue pour 2021
« Nous sommes souvent sollicités dans les premières étapes pour développer un concept ou prouver un modèle pionnier, mais, comme dans le cas de Bumbuna Hydro II, nous pouvons également intervenir à un stade ultérieur pour aider à la clôture financière et participer au comité de pilotage du projet, en particulier en ces temps difficiles. Bumbuna Hydro II devrait avoir un impact extrêmement positif, en permettant le développement économique durable en Sierra Leone », affirme Gilles Vaes, le directeur général d’InfraCo Africa.
Outre la société du PIDG, Joule Africa a également reçu des promesses d’investissement d’Electrification Financing Initiative (ElectriFI), un fonds d’investissement de l’Union européenne ; de la Banque de développement d’Afrique du Sud (DBSA) ; ainsi que de l’African Alpha Investment Partners, une société d’investissement basée à Londres et dédiée au développement des infrastructures sur le continent africain. Joule Africa espère boucler le financement de son projet en 2021 pour pouvoir entamer la phase de construction pour une durée de 48 mois.
Un nouveau barrage sur la rivière Seli
Le but du projet hydroélectrique de Bumbuna II est la construction d’un nouveau barrage sur la rivière Seli au niveau de Yiben, à 32 km en amont du barrage de Bumbuna I. La future retenue d’eau disposera d’un réservoir qui s’étendra sur une superficie de 115 km2. Le nouveau barrage fournira de l’eau à une centrale hydroélectrique équipée de deux turbines. Bumbuna II a également pour vocation l’extension de la centrale hydroélectrique de Bumbuna I qui dispose actuellement de trois turbines.
L’électricité produite dans le cadre de ce projet (143 MW) sera injectée au réseau électrique de la Sierra Leone via une ligne de transmission de 225 kV allant de Yiben, au nord de la Sierra Leone, à Freetown, à l’ouest. Cette ligne de haute tension sera également reliée au Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain qui interconnecte plusieurs pays notamment la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Guinée et la Sierra Leone.
L’inévitablement bouleversement de la biodiversité locale
Les grandes infrastructures hydroélectriques comme celle qui sera construite à Yiben, à 230 km au nord-est de Freetown, la capitale de la Sierra Leone, fournissent de l’énergie verte au réseau. Mais leurs impacts sur l’environnement sont tout aussi importants, et Bumbuna II ne fera pas l’exception. Le réservoir du futur barrage devrait engloutir plusieurs villages d’agriculteurs. Ces paysans qui exploitent les marécages autour de Yiben seront relogés loin de la zone tampon du projet, conformément au Plan d’action de réinstallation (PAR) mise en place par Joule Africa.
Mais la faune et la flore locale ne bénéficieront pas de la même attention. Le barrage de Bumbuna II sera un mur infranchissable pour de nombreuses espèces de poissons qui se déplacent de part et d’autre de la rivière pour se nourrir ou frayer. Le bassin du barrage engloutira également l’habitat de nombreux chimpanzés d’Afrique de l’Ouest, ainsi que celui des hippopotames nains, emblématiques de cette partie du continent.
Jean Marie Takouleu