Annoncé en 2019, le projet solaire de Boundiali atteint enfin sa phase d’exploitation. Le Premier ministre ivoirien Robert Beugré Mambé a en effet inauguré la première phase de la centrale électrique le mercredi 03 avril 2024, en présence des bailleurs de fonds du projet, mais aussi des autorités locales, notamment Bruno Nabagné Koné, le président du Conseil régional de la Bagoué qui estime que l’infrastructure devrait permettre l’électrification de nouvelles localités.
La Côte d'Ivoire ouvre une nouvelle ère de son mix énergétique avec l'inauguration, le mercredi 03 avril 2024, de la première centrale photovoltaïque de notre pays à Boundiali. pic.twitter.com/v1X9qNXeeb
— Dr Beugré Mambé (@DrBeugreMambe) April 5, 2024
La centrale solaire connectée sur le réseau de l’entreprise publique Côte d’Ivoire Énergies (CI-Énergies) s’étend sur une superficie de 36 hectares et affiche une puissance de 37,5 MWc. Le parc a été installé par Eiffage Énergie Systèmes, la filiale du groupe français Eiffage. En 2023, sa compatriote Saft, filiale du géant des hydrocarbures TotalEnergies a été sélectionnée pour doter le parc solaire d’un système de stockage d’électricité de 13,8 MWh.
Un investissement de 75 millions d’euros
La nouvelle centrale solaire est capable d’alimenter 70 000 foyers ivoiriens tout en réduisant les émissions de 60 000 tonnes équivalent CO2 par an. C’est précisément l’objectif du gouvernement ivoirien qui veut décarboner son mix électrique. Selon Mamadou Coulibaly-Sangafowa, le ministre des Mines du Pétrole et de l’Énergie, elle contribue à la réalisation de la politique énergétique du gouvernement visant à porter la part des énergies renouvelables dans le mix électrique à « 45 % à l’horizon 2030 y compris les grandes hydroélectricités et le respect de ses engagements internationaux en matière de réduction des émissions des gaz à effet de serre (31,4 %) ».
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Avec une capacité installée de 2 230 MW selon la Banque mondiale, la Côte d’Ivoire produit une partie de son électricité à partir de barrages hydroélectriques, mais surtout avec des combustibles fossiles tels que le gasoil et le gaz naturel. Le gouvernement ivoirien compte poursuivre sa politique de diversification, à travers la construction d’une seconde phase afin de porter la capacité de la centrale solaire de Boundiali à 83 MWc pour un investissement global de 76,5 millions d’euros.
Ce projet est soutenu financièrement par l’Union européenne (UE) et l’Agence allemande de développement (KfW). Avec la cadence lancée par l’État, des investisseurs privés commencent déjà à s’intéresser au secteur de l’énergie solaire. C’est le cas de l’émirien Amea Power qui investira dans une centrale solaire de 50 MWc à Bondoukou, ou encore PFO Africa qui vise 52 MWc à Sokhoro, dans le département de Ferkessédougou.
Jean Marie Takouleu