Le Somaliland n’est pas reconnu comme un « État » par la communauté internationale. Mais son gouvernement fait des progrès considérables, surtout en matière d’accès à l’eau potable. Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), le taux d’accès à cette ressource est de 68 % en Somaliland, même si ce chiffre cache une importante disparité entre les zones urbaines et les villages. En milieu rural, seulement 28 % de la population consomment une eau potable.
Cette disparité va sans doute être réduite grâce à un nouveau système d’approvisionnement en eau potable que le gouvernement vient de le mettre en service. Sur place, ce programme va toucher quatre villes : Borama, Burao, Erigavo et Tog Wajaale. Les zones rurales situées aux alentours ne seront pas en reste.
Le soutien de l’UE et de l’Unicef
Le projet a été réalisé grâce au financement de l’Union européenne (UE) et au soutien technique de l’Unicef. Les deux partenaires ont travaillé avec des entreprises privées dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP). « C’est une bien meilleure alternative à l’eau insalubre et coûteuse qui était fournie auparavant par le barrage en terre à la frontière avec l’Éthiopie », a déclaré Fulgencio Garrido Ruiz, chargé d’affaires de l’UE en Somalie. Le projet prévoyait la construction d’un réseau d’adductions grâce à des conduites pour raccorder les urbains ; des forages et des bornes-fontaines destinées aux personnes vivant en zone rurale. Finalement, ce sont en tout 800 000 personnes qui vont désormais avoir accès à l’eau potable.
Ce n’est pas la première fois que l’UE prête de l’argent pour un projet d’eau potable au Somaliland. Elle a déjà participé aux travaux d’installation d’une nouvelle conduite d’eau de 23 km reliant Geed Deeble à Hargeisa, la capitale. Ces travaux font partie du programme d’amélioration de l’approvisionnement en eau urbaine de Hargeisa (HUWSUP). Ce projet est également soutenu par le Fonds de développement du Somaliland. Les deux partenaires ont donc réuni 15 millions d’euros. Le projet a été confié à l’ONU-Habitat qui travaille sur le terrain avec l’Agence de l’eau d’Hargeisa et avec le ministère des Ressources en eau du Somaliland. Selon ce dernier, le projet portera la quantité d’eau disponible pour la ville de Hargeisa de 9 millions à 14,5 millions de litres par jour.
Jean Marie Takouleu