Après trois saisons de faibles précipitations et une quatrième en vue, la Somalie, en première ligne du changement climatique, est le pays de la Corne de l’Afrique le plus gravement frappé par la sécheresse avec un habitant sur quatre touché par la famine. Face à cette situation, l’Organisation des Nations unies (ONU) redoute une grave crise alimentaire dans ce pays d’Afrique de l’Est.
Pour répondre aux besoins immédiats des communautés touchées par la sécheresse, l’ONU a débloqué 17 millions de dollars du Fonds central d’intervention d’urgence (Cerf, crée en 2006, Ndlr), ce qui porte à 52 millions de dollars le financement du Cerf pour la Somalie en 2021.
L’état d’urgence humanitaire
Des observateurs tout en attribuant la fréquence et l’intensité de la sécheresse au changement climatique, estiment que la production agricole sera fragilisée à 60 % au cours du mois de janvier 2022 dans ce pays où le phénomène détruit les pâturages et les récoltes. Avec l’évolution de la situation, la pénurie d’eau et de nourriture fait craindre un risque de conflit entre communautés pour les ressources.
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Selon l’ONU, la somalie a besoin de 1,5 milliard de dollars pour répondre efficacement à la situation à l’heure où la moitié de la population, soit environ 7 millions de Somaliens, vit sous le seuil de pauvreté. En 2020, cette proportion de la population était de 20 %. Mais entre-temps, la perte du bétail et la baisse des récoltes ont aggravé la situation.
Face à cette potentielle catastrophe, le gouvernement somalien a décrété l’état d’urgence humanitaire. Dans le même temps, le pays a atteint le record de 3 millions de déplacés dans 66 des 74 districts, dont 800 000 pour la seule année 2021.
Benoit-Ivan Wansi